La justice confirme l'interdiction d'une manifestation contre les violences policières samedi à Paris

La semaine dernière, 2.000 personnes s'étaient rassemblées pour un hommage à Adama Traoré, malgré l'interdiction de la préfecture.
La semaine dernière, 2.000 personnes s'étaient rassemblées pour un hommage à Adama Traoré, malgré l'interdiction de la préfecture. © Carine Schmitt / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Samedi, à la mi-journée, la justice a confirmé l'interdiction d'une manifestation contre les violences policières prévue à 15 heures, sur la place de la République, à Paris. Une cinquantaine d'associations, syndicats et partis de gauche dont LFI, EELV, la CGT ont dénoncé cette interdiction.

Les juges des référés du tribunal administratif de Paris ont confirmé samedi l'interdiction d'une manifestation contre les violences policières prévue dans l'après-midi place de la République, a appris l'AFP auprès de l'avocate des organisateurs et de la préfecture de police.

"Une telle décision laisse un goût amer d'incompréhension chez les organisateurs, se sentant muselés dans leur droit le plus fondamental d'expression", a réagi Me Lucie Simon au nom de la Coordination nationale contre les violences policières, composée d'une cinquantaine d'organisations dont LFI, EELV et la CGT. Sollicitée par l'AFP, la préfecture de police "prend acte" de la décision de justice et "rappelle que la manifestation est interdite".

Une décision dénoncée par une cinquantaine d'associations

Une cinquantaine d'associations, syndicats et partis de gauche dont LFI, EELV, la CGT ont dénoncé une nouvelle interdiction de manifester samedi après-midi à Paris contre les violences policières. L'arrêté d'interdiction pris par le préfet de police Laurent Nuñez a fait l'objet d'un recours en urgence, examiné samedi matin par le tribunal administratif de Paris.

Le juge des référés a rendu sa décision à la mi-journée, alors que le rassemblement à l'appel d'une "coordination nationale contre les violences policières" était prévu place de la République à partir de 15h00. Les associations, syndicats, collectifs et partis politiques cosignataires d'un communiqué de presse diffusé samedi matin jugent que cette nouvelle interdiction de manifester est "un évident signe d'autoritarisme".

"Nous dénonçons avec force cette tentative de museler l'expression politique des quartiers populaires et la répression des mouvements sociaux et écologistes. Les organisations exigent que cette marche puisse se tenir", ont-ils affirmé. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé mercredi l'interdiction de ce rassemblement ainsi que toute autre "manifestation en lien direct avec les émeutes" jusqu'au 15 juillet inclus.

Lors de l'audience devant le tribunal administratif samedi, Me Lucie Simon a dénoncé "une consigne générale et donc illégale" d'interdiction des manifestations. "Si on veut juguler la colère, il faut canaliser son expression démocratique", a-t-elle plaidé au nom des organisateurs.

"Faible disponibilité des forces de l'ordre"

Pour le représentant de la préfecture de police à l'audience, le problème "n'est pas l'objet de la manifestation mais la possibilité que des individus violents" y soient présents. Et ce dans un contexte de "faible disponibilité des forces de l'ordre" après les émeutes et la mobilisation d'un important dispositif de sécurité jeudi et vendredi soir pour le 14-Juillet.

La préfecture de police avait déjà interdit la semaine dernière une précédente manifestation à Paris visant à honorer la mémoire d'Adama Traoré, décédé peu après son arrestation par des gendarmes en juillet 2016. En dépit de cette mesure préfectorale, environ 2.000 personnes s'étaient rassemblées le 8 juillet.