L'auteur du calvaire d'Agnès Marin rejugé en appel

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avec AFP , modifié à
JUSTICE - Matthieu, condamné pour l'assassinat d'Agnès Marin en 2011, avait été condamné à la perpétuité en première instance.

Le corps d'Agnès Marin, 13 ans, avait été retrouvé carbonisé en novembre 2011. Son assassin et violeur présumé, Matthieu, alors âgé de 17 ans, avait été condamné à la perpétuité en première instance. Il est rejugé à partir de lundi devant les assises des mineurs de Riom, dans le Puy-de-Dôme. Retour sur un procès et une affaire qui avait fait grand bruit.

Une condamnation à perpétuité unique pour un mineur. Matthieu, alors âgé de 17 ans, avait intégré le collège Cévenol, où Agnès était scolarisée, dans le cadre d'un contrôle judiciaire strict. Le jeune homme revenait de quatre mois de détention provisoire pour le viol sous la menace d'une arme d'une camarade de 15 ans, Julie, dans le Gard, un an plus tôt. Une affaire pour laquelle Matthieu est également rejugé à Riom. En juin 2013, la cour d'assises des mineurs de Haute-Loire était allée  au-delà des 30 ans de réclusion réclamés par le ministère public à l'encontre du jeune homme.

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"Cette peine n'a pas de sens". Une condamnation à perpétuité unique à ce jour pour un mineur, à l'exception de celle de Patrick Dils en 1989 pour le double meurtre de Montigny-les-Metz, mais acquitté en 2002. "Cette peine n'a pas de sens. Cela signifie qu'on le considère comme un monstre qu'il convient d'éliminer, qu'on a fait d'ores et déjà une croix sur la perspective de ce garçon de se soigner et de s'améliorer", a déclaré l'une des deux avocates, Me Isabelle Mimran, qui avait fait appel.

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Un procès à huis clos partiel, demandé par la première victime. Ce procès de dix jours devrait se tenir à huis clos partiel, la défense de Julie ayant accepté que les débats ne concernant pas sa cliente soient publics. La famille Marin, qui entend dénoncer "les dysfonctionnements de l'institution judiciaire", a assigné l'Etat pour faute lourde devant le tribunal de Paris. A l'époque du premier procès, le père d'Agnès avait demandé que l'audience se déroule en public. "Il a tué comme un adulte, (...)  je demande que les quinze jours de procès soient publics, c'est la meilleure transparence pour savoir s'il y a eu des dysfonctionnements", avait déclaré en juin 2013 Frédéric Marin, au micro d'Europe 1 :

>>Mise à jour le 29 septembre à 17h :  Le procès se déroulera finalement pendant 10 jours à huis clos, a annoncé lundi le président de la cour d'assises des mineurs de Riom.

17 coups de couteau. Le 16 novembre 2011, Agnès Marin, élève en troisième au collège-lycée Cévenol, établissement privé select du Chambon-sur-Lignon, disparaissait après une après-midi libre. D'importantes recherches étaient organisées, auxquelles participait Matthieu. Très vite, les soupçons s'étaient resserrés sur cet élève de première, portant des griffures au visage.

Placé en garde à vue le 17 novembre, le jeune homme, "froid et sans émotion" selon le parquet, finissait par craquer et conduisait le lendemain soir les enquêteurs vers un ravin d'une forêt des environs, où gisait le corps carbonisé de la jeune pensionnaire. Outre les violences sexuelles, l'autopsie dénombrera dix-sept coups de couteau dans le thorax et à la tête. Son ADN était également retrouvé dans une tache de sang sur le jean porté par Matthieu ce jour-là. L'adolescent expliquait alors avoir attiré sa camarade dans la forêt au prétexte de cueillir des champignons hallucinogènes.

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Accro aux stupéfiants. La personnalité de l'accusé, ayant une addiction aux stupéfiants, et qualifié par les experts de garçon "aux traits pervers très actifs et effrayants", devrait être à nouveau au cœur des débats.Tout comme les failles du contrôle judiciaire strict assuré par la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) du Gard.

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Verdict attendu le 10 octobre. Ses dirigeants ont toujours affirmé n'avoir pas eu connaissance de la nature exactes des faits reprochés à Matthieu. Longtemps montré en exemple pour sa pédagogie de tolérance et d'humanisme, le collège-lycée Cévenol a fermé depuis définitivement ses portes le 11 juillet.  Le verdict est attendu le 10 octobre.