Joué-les-Tours : la légitime défense des policiers réaffirmée

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avec AFP , modifié à
DROIT DE SUITE - Le procureur de la République a voulu "couper court aux rumeurs" sur la mort de Bertrand Nzohabonayo, tué par des policiers au commissariat de Joué-lès-Tours.

Le procureur de la République de Tours monte au créneau. Mercredi, Jean-Luc Beck a réaffirmé que les policiers qui avaient tué le 20 décembre Bertrand Nzohabonayo au commissariat de Joué-lès-Tours, qu'il avait agressés au couteau, avaient agi en état de légitime défense. Le procureur avait annoncé mardi "un point-presse intermédiaire pour couper court aux rumeurs qui mettent en cause le fait qu'il ait été tué dans des circonstances de légitime défense". Plusieurs témoignages avaient en effet remis en cause la version des forces de l'ordre, et niés qu'il s'agisse d'un acte de nature terroriste.

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"Une agression immédiate". "En l'état, les témoins policiers et le civil (présents lors des faits, ndlr) disent la même chose, à savoir que l'agression (des policiers par M. Nzohabonayo, ndlr) a été immédiate", a déclaré le procureur de la République, qui a en outre précisé que tous les faits s'étaient déroulés "à l'intérieur du sas" d'entrée du commissariat. Il a également indiqué que Bertrand Nzohabonayo s'était rendu seul à l'entrée du commissariat dont il a secoué la porte avant qu'un adjoint de sécurité ne vienne lui ouvrir et le fasse pénétrer dans le sas d'entrée, et qu'il ne faisait l'objet d'aucune procédure ou convocation au moment des faits.

A-t-il crié "Allaouh Akhbar" ? Le procureur a appelé tous les témoins qui ne l'avaient pas encore fait à se manifester rapidement auprès des services de police. "Il est extrêmement désagréable d'avoir des témoignages directs non fondés qui circulent alors qu'il s'agit d'une affaire grave", a déploré le magistrat. Interrogé sur le fait que Bertrand Nzohabonayo ait crié ou non "Allaouh Akhbar" lors des faits, le procureur a répondu qu'il ne pouvait "ni affirmer ni démentir" sur ce point précis.

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Des témoins contredisent la version policière. Mais des habitants de Joué-lès-Tours ont toutefois émis dans les médias des doutes sur cette thèse. D'après certains témoins, Bertrand Nzohabonayo aurait été conduit à l'intérieur du commissariat par les fonctionnaires et ne serait pas venu de son plein gré. "J'ai vu les quatre policiers prendre le monsieur pour le rentrer à l'intérieur. Ils lui ont dit 'calmez-vous'. Et le monsieur a commencé à crier 'Ahhhh' et à se débattre", raconte le témoin contacté par iTélé. Un autre témoin interrogé par l'AFPTV assure également que le jeune homme criait de protestation, mais sans connotation religieuse.