Joggeuse tuée à Bouloc : Laurent D., un suspect "psychotique"

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et Benjamin Peter , modifié à
PORTRAIT - Un suspect "psychotique" a été mis en examen dans le cadre du meurtre de Patricia Bouchon, tuée en 2011 alors qu'elle faisait son jogging matinal.

La police tient-elle le meurtrier de Patricia Bouchon ? Laurent D., 35 ans, a été mis en examen lundi et écroué pour le meurtre de la joggeuse, un matin de février 2011 à Bouloc, une commune située à une vingtaine de kilomètres au nord de Toulouse.

"Indices graves et concordants". L'homme a été placé en garde à vue suite à une accumulation d'indices "graves et concordants", selon les propos du procureur de la République à Toulouse, Pierre-Yves Couilleau, lors d'une conférence de presse lundi après-midi. Il avait déjà été placé deux fois en garde à vue dans le cadre de cette affaire, pour un total de près de 48 heures de garde à vue, soit le maximum légal.

"J'ai fait le deuil de Patricia Bouchon". Au cours de son audition, Laurent D. a tenu des propos troublants aux enquêteurs. "J'ai fait le deuil de Patricia Bouchon, je n'y pense plus", a-t-il notamment déclaré avant d'embrasser la photo de la victime. Ou encore : "je n'ai aucun remords, je la connaissais à peine". Le suspect "est présenté comme psychotique", a ajouté le procureur, indiquant qu'il avait déjà subi des hospitalisations d'office et des "traitements très lourds". Une expertise psychiatrique a d'ailleurs été demandée.

Résident de Bouloc, Laurent D., 35 ans, était artisan plaquiste au moment des faits. Il a demandé un arrêt de travail dix jours après le meurtre de la joggeuse, puis a démissionné après son arrêt de travail sans jamais reprendre son métier ensuite. Cet homme était "à l'époque un oiseau de nuit privé de sommeil". Il était adepte des "paradis artificiels, alcool et toxiques divers", a précisé le procureur.

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Reconnu sur le portrait-robot. Un témoin l'avait reconnu sur le portrait-robot, diffusé par les enquêteurs en 2013. Le témoin, un automobiliste, avait croisé Patricia faisant son jogging puis, 300 m plus loin, il s'était retrouvé face à une Clio claire immobilisée tous feux éteints. Le témoin avait alors vu le conducteur de la Clio dans ses phares et ce dernier avait démarré en trombe, toujours sans lumière. Or Laurent D. a toujours nié avoir eu une Clio de couleur claire, ce que confirment pourtant "19 personnes de son entourage". La voiture en question n'a cependant jamais été retrouvée.

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Des témoins ont par ailleurs indiqué qu'il était capable d'explosions de violence compatibles avec le déchaînement de coups portés à la victime. Le corps de Patricia Bouchon a été retrouvé un mois après sa disparition, dans un endroit peu accessible et en retrait. Le procureur a précisé que Laurent D., en tant que plaquiste, a travaillé dans plusieurs propriétés autour de ce lieu, et qu'il était susceptible de le connaître.

Aucun alibi, aucun aveu. "Le juge estime qu'il existe des indices graves et concordants, mais en l'état de l'instruction, cela ne justifie pas un renvoi aux assises et constitue encore moins une preuve de culpabilité". Le suspect n'a, lui, jamais fourni d'alibi à la justice, et continue de nier les faits qui lui sont reprochés.