INFO E1 - Les braquages de banque en chute libre

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Guillaume Biet avec Sébastien Guyot et , modifié à
C’est ce que révèle une étude de l'Observatoire national de la délinquance à  paraître jeudi. La situation s’est en revanche aggravée pour les bars-tabac.

L’INFO. Il n'y a jamais eu aussi peu de braquage de banque en France que l’an dernier. Ce que démontre l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), dont les derniers chiffres ont été publiés ce jeudi, et auxquels Europe 1 a eu accès. Même tendance pour les bijouteries : en 2013, les braquages de ce type de commerce ont ainsi diminué de 31% par rapport à 2012.

Le nombre d’attaques de banques divisé par quatre. Selon l’ONDRP, entre 2009 et 2013, le nombre de "hold-up" dans les agences bancaires a ainsi été divisé par quatre. Une tendance qui se confirme également à La Poste, longtemps prisée par les braqueurs.

La raison de cette évolution ? L’amélioration de la sécurité dans les bureaux de poste, selon Jacques Dumans, délégué syndical Force Ouvrière. “Des automates ont été installés, la circulation de liquidités est bien moindre, il y en a dix fois moins qu’il y a dix ans”, souligne-t-il. La chute des hold-up à La Poste s’explique également par la transformation des locaux, assure Paul Diraison, délégué CGT. “On se souvient des bureaux de poste avec des vitres blindées anti-franchissement. Aujourd’hui, on est face à des structures beaucoup plus ouvertes”, explique-t-il.

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Augmentation des agressions. Un changement de configuration qui a en contrepartie contribué à l’augmentation des agressions physiques contre les agents,  selon Paul Diraison: “Les agressions liées aux attaques à main armée sont relativement faibles, mais 35% des accidents du travail sont dus à des agressions physiques”, assure-t-il. En deux ans, ces attaques ont en effet bondi de 21%.

Les bureaux de tabac, cible préférée des braqueurs. Autre point noir, les attaques de bars-tabac et PMU. Ces commerces restent la cible privilégiée des braqueurs. En 2013, le nombre d'attaques à main armée était en hausse de 8,2%, par rapport à 2012.

Conséquence, certains bureaux de tabac se “bunkérisent”, à l’image de celui tenu par Christophe, situé dans le Val-de-Marne. A l’intérieur, une porte électromagnétique, un rideau de fer, des caméras de surveillance, une vitre blindée, mais surtout “l’arme ultime”, crainte des braqueurs : le brouillard opacifiant. “C’est imparable et impressionnant, en trois secondes on ne voit plus rien”, assure Christophe. Ce que confirme Lucien, son employé : “ça envoie du fumigène immédiatement”.

Un arsenal de sécurité financé par l’État. Au total, Christophe a avancé 10.000 euros pour protéger son commerce, braqué il y a quatre ans. Une somme avancée par le ministère de l’Économie, qui subventionne à hauteur de 80% ces équipements de sécurité dans les débits de tabac, propriétés de l’État. Les buralistes peuvent ainsi investir jusqu’à 15.000 euros tous les trois ans, sans trop se ruiner.