Ils cambriolaient leurs victimes en fonction de leur origine

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Pierre de Cossette , modifié à
Trois jeunes ont été mis en examen dans l’Essonne. Les policiers avaient découvert lors de leur interpellation de curieuses feuilles manuscrites. Le mystère a été rapidement résolu.

Tout est parti d’un refus de priorité. Le soir du 29 novembre dernier, à Montgeron, dans l'Essonne, un automobiliste est passé à tabac par trois jeunes occupants d’une autre voiture après un différend routier. Un témoin parvient à relever l’immatriculation des agresseurs, qui sont interpellés quelques kilomètres plus loin. Dans leur voiture, les fonctionnaires retrouvent l’arsenal des parfaits cambrioleurs : cagoules, pied de biche, tournevis, ainsi que plusieurs cartes bancaires et de l’argent liquide dérobés quelques heures plus tôt.

Trois lettres : "P", "R" et "T". L’attention des enquêteurs se porte aussi sur quatre feuilles manuscrites. Il s’agit du listing de possibles victimes. Y figurent des noms et des adresses, avec, en face de chacune, une lettre : P, R ou T. Les policiers de la sûreté départementale de l’Essonne n’ont pas de mal à comprendre : ces lettres sont les initiales de l’origine géographique correspondant à chaque patronyme. "P" pour portugais, "T" pour turc et "R" pour "rebeu" ("arabe" en verlan).

Les policiers sont convaincus que les cambrioleurs présumés partaient de l’idée que leurs "cibles", compte tenu de leurs origines, stockaient de l’argent ou des bijoux chez elles.

Trahis par un GPS volé. Parmi les objets retrouvés dans la voiture des malfaiteurs présumés, les policiers ont aussi mis la main sur un GPS volé dans un cambriolage. Les suspects ont eu la mauvaise idée de s’en servir pour programmer les itinéraires de leurs raids. Au total, les enquêteurs leur imputent 61 cambriolages, commis depuis l’été, jamais dans l’Essonne mais dans deux départements limitrophes, le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne.

Les suspects, âgés d’une vingtaine d’années, ont été mis en examen. Ils sont actuellement détenus en attendant d’être jugés pour l’agression de l’automobiliste.