Il n’y aura pas de nouvelles fouilles dans l’affaire Seznec

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Guillaume Seznec, accusé du meurtre de Pierre Quémeneur, en 1951 (à gauche) et dans les années 1920 (à droite). © AFP
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avec AFP
La justice a débouté l’ancien avocat de la famille de Guillaume Seznec dans sa demande d’effectuer de nouvelles investigations pour retrouver le corps de Quémeneur.

Près d’un siècle après le drame, le mystère de l’affaire Seznec n’est pas près d’être mis au jour. Mardi, le procureur de la République de Brest a rejeté une demande de fouilles dans l'ancienne demeure des Seznec à Morlaix, dans le Finistère. Cette requête émanait de l’ancien avocat de la famille, Denis Langlois. Il soutient que le corps de Pierre Quémeneur, jamais retrouvé, a pu y être enterré lors de sa disparition en 1923.

Guillaume Seznec a été condamné, en 1924, aux travaux forcés à vie pour le meurtre de son ami Pierre Quémeneur, conseiller général du Finistère. Gracié par le général de Gaulle après 23 années passées au bagne de Cayenne, en Guyane, il a toujours clamé son innocence. Depuis, les 14 demandes en révision du procès ont été rejetées, la dernière en 2006.

Une requête irrecevable. Dans un courriel, le procureur Eric Mathais précise que ce type de demande ne peut être déposé en vue d'une demande en révision que "par le condamné ou son représentant légal, ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants" ainsi que par "le ministre de la Justice" et les autorités judiciaires compétentes, à savoir "le procureur général près la cour de Cassation" et "le procureur général". Or, le magistrat ajoute ne pas avoir été "saisi d'une telle demande par les petits-enfants de Guillaume Seznec", décédé en 1954.

Des fouilles chez les Seznec. Denis Langlois, avocat de la famille Seznec jusqu'en 1990, avait demandé la semaine dernière au procureur de faire procéder à des investigations au domicile qu'occupait la famille Seznec, à Morlaix, au moment de la disparition de Pierre Quémeneur, en 1923. Car à l’époque, des perquisitions ont été menées dans la propriété de Guillaume Seznec, mais jamais de fouilles n'ont été effectuées. Après le drame, les enquêteurs avaient concentré leurs recherches sur la région parisienne vers laquelle Guillaume Seznec et Pierre Quémeneur, en affaires ensemble, étaient partis en voiture avant la disparition de ce dernier.

Une nouvelle piste ? Dans son ouvrage paru en février dernier, Pour en finir avec l'affaire Seznec, l’avocat s’appuie sur un témoignage inédit, remontant à 1978. L’un des enfants du couple Seznec, "Petit-Guillaume", raconte avoir vu le corps de Quémeneur gisant dans la maison familiale, en l'absence de son père. Alors, le conseiller général du Finistère a-il glissé sur le plancher ou l’épouse Seznec, tentant de repousser les avances de ce notable célibataire, l'a-elle frappé, provoquant sa chute ?

Aux yeux de Denis Langlois, l'explication de "Petit-Guillaume" est "la thèse la plus vraisemblable, la moins en contradiction avec les éléments du dossier". Et le corps jamais retrouvé de Quémeneur pourrait donc avoir été enseveli sur place. Mais avec le rejet de cette demande d’investigations supplémentaires, l’affaire Seznec est loin d’être close.