Lyon : l'agression familiale vire au drame policier

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Un policier a tiré sur un homme lors d'une intervention pendant une agression. Deux enquêtes ont été ouvertes.

L’INFO. Une intervention policière qui vire au drame. Samedi soir, une équipe de cinq policiers est intervenue sur une agression dans un immeuble du 7e arrondissement de Lyon, prévenue par les voisins alertés par des cris. Selon le quotidien local Le Progrès, l’agresseur a été tué lors de l’intervention, dans des circonstances que la justice devra préciser.

Le Taser n'a pas suffi. Une voisine, Maud, a "entendu un hurlement 'Au secours' et quelqu'un qui courrait. Petit à petit, j'entends de plus en plus crier au secours, puis des grands bruits sourds", raconte à Europe 1 celle qui a alerté les forces de l'ordre. Après avoir fait le tour du bâtiment, les policiers ont constaté qu’un homme était en train de battre une femme âgée, le visage ensanglanté. Ils ont alors brisé la vitre et pénétré sur les lieux de l’agression, tentant de maîtriser l’homme de 42 ans avec un pistolet Taser. Sans succès : l'arme ne fonctionne pas et l'agresseur continue de frapper la septuagénaire qui, selon des propos rapportés, aurait crié : "Il va me tuer, il va me tuer".

Et, pour une raison encore inconnue, un policier a tiré à balle réelle, à quatre reprises. Les tentatives de réanimation n’y ont rien fait, l’homme de 42 ans, suivi pour des problèmes psychiatriques, a succombé à ses blessures. Quant à sa mère, âgée de 71 ans, elle a été évacuée vers l’hôpital. Ses jours ne sont pas en danger.

Quelle responsabilité du policier ? Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Lyon : une pour tentative d'homicide vise l'homme qui a été tué ; la seconde ouverte pour homicide volontaire concerne le policier auteur des tirs qui a été laissé en liberté, a précisé une source judiciaire. Organisée dans la nuit, une première reconstitution des faits a semblé plaider en faveur d'une "légitime défense d'autrui par le fonctionnaire de police", a indiqué la source judiciaire.

Pour Sébastien Thillet, secrétaire départemental pour le syndicat SGP Police-FO, "il y a un état de nécessité absolue puisque la vie de la victime qui est au sol, ensanglantée, est en jeu", commente-t-il pour Europe 1. Selon lui, "on a à faire à un meurtrier qui est entrain de trucider une femme au sol". Le débat n'a pas lieu d'être, pour le syndicaliste : "La légitime défense est établie. Le fonctionnaire a très bien réagi". Une enquête de l'Inspection générale de la police devra déterminer les conditions exactes du drame ainsi que les raisons qui ont empêché le Taser de fonctionner.