Haute-Loire : que sait-on de la mort des trois adolescents ?

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Guillaume Biet avec AW et Mélanie Nunès , modifié à
DRAME - Des traces "importantes d'acétone et d'acide chlorhydrique" ont été retrouvées dans les débris de l'explosion survenue samedi dans une maison abandonnée en Haute-Loire.

Drame samedi après-midi en Haute-Loire : à Bas-en-Basset, trois adolescents d'une quinzaine d'années ont trouvé la mort et un quatrième est dans un état grave. Une violente explosion est à l'origine du drame. Des traces "importantes d'acétone et d'acide chlorhydrique" ont été retrouvées dans les débris de l'explosion, a-t-on appris dimanche auprès du parquet. Une mauvaise manipulation de produits chimiques dangereux pour fabriquer des fumigènes artisanaux, utilisés dans un jeu de guerre en plein air, semble donc à l'origine de l'explosion.

Que s'est-il passé ? Selon les informations recueillies par Europe 1, les victimes se trouvaient dans une petite maison inoccupée et isolée d'un hameau de la commune de Bas-en-Basset lorsque, en fin d'après-midi, des jeunes qui se trouvaient à proximité du bâtiment ont appelé les pompiers après avoir entendu une forte explosion. Le toit de la maison en béton de 30m2 s'était effondré sur les quatre adolescents tuant trois d'entre eux et en blessant grièvement un autre. Ce quatrième adolescent a été évacué vers l'hôpital de Saint-Étienne, ses jours sont en danger. Joint par Europe 1, le vice-procureur du Puy-en-Velay Yves Dubuy a précisé que les victimes avaient entre 14 et 16 ans. 

Des jeunes qui voulaient faire un jeu d'armes factices ? Selon les premiers éléments de l'enquête, des traces "importantes d'acétone et d'acide chlorhydrique" ont été retrouvées dans les débris de l'explosion, a-t-on appris dimanche auprès du parquet. Ces deux composants chimiques servent notamment à fabriquer des fumigènes dans le cadre d'un jeu d'armes factices en plein air, "l'Airsoft". Ce jeu est un cousin du Paintball qui se pratique avec des répliques d'armes, très réalistes, tirant des billes. Les services de déminage ont inspecté le site du drame toute la nuit et ont trouvé à proximité un pistolet de type "Airsoft".

"J'ai eu la surprise de découvrir des recettes complètes sur Internet, sur des sites irresponsables de jeu de type 'Airsoft'. Ce mélange est fréquemment utilisé pour faire des fumigènes, dans un but purement ludique", a ajouté le vice-procureur joint au téléphone. Une pratique "imbécile conseillée par des gens irresponsables", a-t-il estimé. "Ces éléments associés à la découverte sur la zone d'un pistolet automatique de type Airsoft, qui tire des petites billes en plastique, orientent les investigations sur un mélange de composants chimiques non maîtrisé par les victimes", a poursuivi le magistrat, en soulignant que ces mélanges étaient "par nature instables et très sensibles aux fortes températures", et que samedi "il faisait très chaud".