Georges Tron : les plaignantes entendues

La pression s'accroît sur le secrétaire d'Etat.
La pression s'accroît sur le secrétaire d'Etat. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
La police les a auditionnées jeudi. Une association atteste avoir reçu une des plaignantes dès 2010.

Les deux femmes ayant porté plainte contre Georges Tron pour des faits présumés d'agression sexuelle ont été entendues jeudi dans les locaux de la police judiciaire de Versailles. Agées de 34 et 36 ans, les deux plaignantes ont travaillé à la mairie de Draveil, dont Georges Tron est le maire UMP, entre 2007 et 2010.

Le témoignage, jugé "crédible"

Ces auditions interviennent au lendemain même des plaintes visant le secrétaire d'Etat à la Fonction publique. Le parquet d'Evry avait alors immédiatement confié à la police judiciaire une enquête préliminaire pour agression sexuelle et viol afin de vérifier la crédibilité des accusations.

Jeudi, l'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail a justement indiqué avoir été en contact avec l'une des deux femmes accusant Georges Tron. D'après les informations recueillies par Europe 1, la jeune femme avait contacté l'association dès le 15 novembre dernier par téléphone puis par écrit avant d'être reçue plus tard par deux juristes pour trois heures d'entretien.

Une jeune femme "en souffrance"

Laëtitia Bernard, qui suit ce dossier au sein de l'association, se souvient d'une jeune femme traumatisée : "on était face à quelqu'un qui était en souffrance (...) qui a pleuré en tout début du rendez-vous, comme ça arrive pour de très nombreuses victimes, et elle a dénoncé des faits d'agression sexuelle et de viol dans le cadre de son travail. Elle était parfaitement crédible", a-t-elle confié.

La militante de l'association s'est, par ailleurs, dite peu surprise du temps mis par la jeune femme à porter plainte : "il faut savoir que dans tous nos dossiers les victimes mettent des mois voire des années avant de porter plainte. Il n'est pas étonant qu'elle ait mis plusieurs mois", a-t-elle assuré.

L'association avait, à cette époque, engagé la jeune femme à rassembler des témoignages, des certificats médicaux pour étayer son dossier car malgré les menaces et les pressions qu'elle dit avoir subies, elle aurait toujours eu la ferme intention de porter plainte.

Georges Tron nie les faits

Georges Tron ne devrait pas entendu dans l'immédiat selon le parquet d'Evry. "Je n'ai rien décidé", a ainsi indiqué jeudi soir la procureure de la République d'Evry Marie-Suzanne Le Quéau. Il y a, "de manière extrêmement classique (...), d'autres vérifications à faire, des témoins à entendre, avant d'envisager" l'audition de George Tron et de sa collaboratrice mise en cause.

Mais la pression s'accroît sur le secrétaire d'Etat. Ce dernier nie les faits et a prévenu par la voix de son avocat qu'il allait intenter une action pour dénonciation calomnieuse dès qu'il connaîtrait le contenu de la plainte des deux femmes. Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique a également évoqué "un conflit" avec la famille Le Pen et la proximité entre l'avocat des plaignantes, Me Collard, et la dirigeante frontiste.

"Tron ne peut plus rester ni secrétaire d'Etat ni maire"

Après cette déclaration, Marine Le Pen a annoncé jeudi une prochaine action en diffamation contre Georges Tron ce qui pourrait conduire à la mise en examen de Georges Tron. Marine Le Pen a par ailleurs appelé à se poser "la question de son maintien comme ministre de la Fonction publique".

Une opposante municipale de Draveil, la conseillère MoDem Fabienne Sorolla, a également jugé que "Georges Tron ne peut plus rester ni secrétaire d'Etat ni maire". Pour l'élue locale en effet, Georges Tron "est le supérieur hiérarchique d'un certain nombre de fonctionnaires chargés du dossier en tant que secrétaire d'Etat à la Fonction publique".