Enfant oublié huit heures dans un car : "Il pouvait très bien mourir"

Désormais, tous les conducteurs devront "vérifier leur bus à l'école, une fois les élèves déposés, sans attendre de rentrer au dépôt", a annoncé le gérant de la société. Image d'illustration.
Désormais, tous les conducteurs devront "vérifier leur bus à l'école, une fois les élèves déposés, sans attendre de rentrer au dépôt", a annoncé le gérant de la société. Image d'illustration. © GERARD JULIEN / AFP
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avec AFP , modifié à
"Quand le car est arrivé à l'école, la conductrice n'a pas vérifié s'il restait du monde et est retournée au dépôt", a indiqué vendredi le père d'Enzo, 3 ans. "On a bien compris que c'était une catastrophe", admet le gérant de la société de transports. 

Un enfant de 3 ans a été oublié pendant huit heures dans le car qui l'emmenait à l'école en Eure-et-Loir, la conductrice ayant oublié de vérifier s'il restait quelqu'un dans le véhicule avant de le ramener au dépôt, a-t-on appris vendredi auprès des parents et de l'entreprise de transport.

"La journée dans le car sans boire ni manger". Enzo, qui a effectué sa première rentrée en maternelle il y a trois semaines, se rendait mardi comme chaque jour en car à l'école d'Unverre, à deux kilomètres du domicile familial, lorsqu'il a été oublié sur un siège après s'être probablement endormi.

"La nourrice l'a déposé à l'arrêt à 8h40 et quand le car est arrivé à l'école, la conductrice n'a pas vérifié s'il restait du monde", indique le père de l'enfant, Teddy Despierre. "Ensuite, elle est rentrée au dépôt et c'est d'habitude là qu'elle vérifie son car", poursuit auprès d'Europe 1 le gérant de la société de transports, Jean-Michel Lécuyer. "Elle est rentrée en conversation avec un collègue à ce moment-là. Le véhicule est repris par quelqu'un d'autre, le soir, qui se rend compte que le gamin est resté dans le car, qu'il a trois ans et qu'il se porte bien."

Pas de plainte des parents. "Mon fils est resté toute la journée dans le car, il n'a pas pu boire ni manger. Il s'est fait pipi dessus", ne décolère pas le père d'Enzo. "Il va bien physiquement et psychologiquement, ça a l'air d'aller", a-t-il précisé, ajoutant : "On dort mal, on pense à ce qu'il aurait pu faire, on s'imagine le pire".

Les parents ont signalé les faits à la gendarmerie mais n'ont pas porté plainte. Une réunion de concertation a été organisée avec l'autocariste et l'école afin d'éclaircir le déroulé des faits et de redéfinir les procédures de sécurité. Jean-Michel Lécuyer a reconnu avoir eu "une énorme frayeur". "On a bien compris que c'était une catastrophe, le gamin pouvait très bien mourir de cette histoire, c'est évident."

Pas de sanction pour la conductrice. La conductrice n'a elle pas été sanctionnée. "C'est une bonne conductrice qui est maman d'élève et qui a fait une grosse 'connerie' alors qu'elle vérifie toujours son bus d'habitude au dépôt", a assuré Jean-Michel Lécuyer. Désormais, précise-t-il, tous les conducteurs devront "vérifier leur bus à l'école, une fois les élèves déposés, sans attendre de rentrer au dépôt". Jean-Michel Lécuyer expérimente aussi un système de badges électroniques permettant de mieux compter les enfants. Jeudi, Enzo a repris le chemin de l'école en bus avec la même conductrice, selon le souhait de ses parents.