Une soixantaine de gendarmes sont intervenus pour interpeller les suspects. (Photo d'illustration.) 1:15
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Guillaume Biet avec AFP, édité par Antoine Terrel
Cinq membres d'une même famille, suspectés de trafic de drogue sur le darknet, ont été arrêtés à la fin du mois d'avril. Quatre d'entre eux ont été mis en examen, dont deux placés en détention provisoire et un sous contrôle judiciaire. 

C'est une véritable PME familiale qu'ont identifié les enquêteurs. Cinq membres d'une famille ont été arrêtés fin avril en Haute-Savoie et dans la Loire, suspectés de trafic de stupéfiants sur le "darknet", a annoncé vendredi la gendarmerie.

En juillet 2018, un profil suspect avait été repéré sur des réseaux internet cryptés, "à l'origine d'un nombre important de livraisons de stupéfiants en France mais également à l'étranger : Etats-Unis, Australie, Taïwan", indique la même source. Les enquêteurs avaient perdu sa trace mais l'avaient retrouvé début 2020 sur une messagerie chiffrée. La Juridiction interrégionale spécialisée de Lyon, compétente en matière de criminalité organisée, avait alors confié les investigations à des gendarmes spécialisés de la section de recherches (SR) lyonnaise.

Un laboratoire clandestin de fabrication

En lien avec les douanes américaines et la police judiciaire helvète, ils ont découvert que les commandes étaient envoyées depuis la France ou la Suisse par des sociétés de livraison ou par La Poste selon le volume, le type de produits (MDMA, héroïne et cocaïne) et la nature du conditionnement.

Le 27 avril, une soixantaine de gendarmes de la SR de Lyon ainsi que des groupements de la Loire et de la Haute-Savoie sont intervenus pour interpeller deux femmes et trois hommes, appartenant à une même famille, dans ces deux départements. Un laboratoire clandestin de fabrication et de transformation de produits stupéfiants de synthèse a été découvert.

"Un bénéfice d'a minima 2 millions d'euros depuis 2018"

"On a eu affaire à une famille composée de cinq personnes, les parents, les enfants...", confirme à Europe 1 le colonel Laurent Lesaffre, qui commande la section de recherches de Lyon. "Il y avait celui qui était chargé de la fabrication et de la transformation des produits, celui qui était chargé d'empaqueter les produits et celui qui était chargé de les envoyer, de les mettre à la poste", détaille-t-il encore. Cette famille, indique-t-il, faisait par ces manœuvres de très importants bénéfices. "On estime qu'elle a engrangé un bénéfice d'a minima 2 millions d'euros environ depuis 2018."

Sur Europe 1, le colonel Laurent Lesaffre indique également que la particularité de ce réseau est que, travaillant sur le dark web, "ils se faisaient payer principalement en crypto-monnaie, en particulier avec des Bitcoins". Et de conclure : "On a déjà pu saisir l'équivalent de 500.000 euros en Bitcoins". 

Quatre des suspects mis en examen

Les perquisitions ont permis aussi de saisir 28.000 euros en liquide, ainsi que 9,4 kilos et 3,5 litres de MDMA, 22 kilos de produits précurseurs, 1,5 kilo de têtes de cannabis, 625 grammes de résine, 65 grammes de crack et 18.400 cachets d'ecstasy. Certains de ces produits étaient conditionnés dans une centaine d'enveloppes prêtes à être expédiées, ajoute la gendarmerie.

À l'issue de leur présentation au magistrat instructeur, quatre des suspects ont été mis en examen, dont deux placés en détention provisoire et un sous contrôle judiciaire. Le dernier sera convoqué ultérieurement par le juge chargé de l'affaire.