Double règlement de comptes en Corse

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avec AFP
Deux hommes, dont un ancien leader nationaliste, ont été tués dimanche près d'Aleria.

Deux hommes, dont un ancien responsable nationaliste, ont été tués par balles dimanche en fin d'après-midi vers Vezzani, près d'Aleria, en Haute-Corse, leurs corps découverts sur le terrain de la propriété agricole de la famille de l'un d'eux.

L'ancien nationaliste Jo Sisti et son beau-frère Jean-Louis Chiodi ont été tués sur une propriété de la famille Sisti, au bout d'une route, a indiqué dimanche soir sur place le procureur de la République de Bastia, Dominique Alzeari. Les faits ont eu lieu dans un endroit très retiré de cette zone montagneuse, au lieu-dit Quinzena.

Un assaut "très brusque, très violent"

La gendarmerie a indiqué avoir été prévenue vers 16 heures 30. Les corps des victimes, âgées toutes deux d'une soixantaine d'années, ont été retrouvés à plusieurs mètres l'un de l'autre, près d'une voiture, a ajouté le magistrat, qui a parlé d'un acte "très brusque, très violent".

Le procureur n'a pas donné de détails sur le type d'arme utilisé pour ce double homicide, mais a parlé de "plusieurs armes", à la presse, tenue à bonne distance des lieux du crime. Une autopsie doit être effectuée lundi, ou mardi, et devrait pouvoir en dire plus, a-t-il ajouté. C'est la famille d'une des victimes, inquiète de ne pas avoir de nouvelles, qui a découvert les cadavres.

Parmi les victimes, une figure indépendantiste

Jo Sisti, ancien secrétaire général dans les années 90 de l'Accolta Naziunale Corsa (ANC), était militant de la formation nationaliste modérée Femu A Corsica ("Faisons la Corse"). Selon le procureur, aucun élément a priori n'aurait pu laisser penser que les deux hommes allaient être abattus.

A cette occasion, le magistrat s'est inquiété de la "problématique de la Plaine orientale qui prend des proportions inquiétantes", évoquant la série d'interpellations et les assassinats qui touchent cette partie de la Corse depuis deux ans. L'enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie.

Déjà cinq morts depuis le début de l'année

En novembre dernier, le fils de Jo Sisti avait défrayé la chronique, accusé d'avoir tiré sur des hommes du GIGN qu'il a ensuite expliqué ne pas avoir identifiés alors qu'ils s'apprêtaient à l'interpeller. Son père avait alors évoqué, pour Corse-Matin, le contexte "de violence multiforme que connaît actuellement la Plaine orientale".

"La microrégion de la Plaine orientale connaît actuellement un climat de violence multiforme qui touche des honnêtes gens", avait alors dit Jo Sisti. "Dans ce contexte, il a cru qu'on en voulait à sa vie. Il a pensé que ces hommes armés et cagoulés étaient venus pour l'abattre", avait-il déclaré, ajoutant que son fils "gère le bar du village de Pietroso et n'a absolument pas le profil du trafiquant de machines à sous".

Depuis le début de l'année, cinq hommes ont été tués par balles en Corse. Le précédent, un homme de 27 ans, avait été tué le 16 mars à la sortie d'un café de Corte (Haute-Corse) par un seul tireur, qui avait pris la fuite à pied.