"Disparues de l'A6" : le combat sans relâche d'une famille

Etudiante dans un lycée agricole, Christelle Blétry, 20 ans, rentrait d'une soirée à pied le soir de son assassinat.
Etudiante dans un lycée agricole, Christelle Blétry, 20 ans, rentrait d'une soirée à pied le soir de son assassinat. © MAXPPP
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Chloé Triomphe, Sandrine Prioul et Marguerite Lefebvre avec , modifié à
COLD CASE - Le meurtrier présumé de Christelle Blétry, l'une des "disparues de l'A6", a été interpellé, 18 ans après. Le résultat du combat de toute une famille.

La justice avait refermé le dossier, faute d’éléments. Mais la famille de Christelle Blétry, retrouvée assassinée de près de 130 coups de couteau à Blanzy, en Saône-et-Loire le 28 décembre 1996, n'avait pas lâché prise.

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Le combat de la famille. La mère de Christelle, Marie-Rose Blétry, avait rassemblé autour d'elle d'autres familles de l'affaire dite des "disparues de l'A6", du nom des huit jeunes femmes retrouvées mortes en Saône-et-Loire, entre 1986 et 1999. Ensemble, elles avaient interpellé à de nombreuses reprises les autorités, et s'étaient battu pour obtenir la vérité.

"Ça a porté ses fruits". Dix-huit ans après la mort de Christelle, assassinée de nuit sur un chemin de son village, l'arrestation jeudi dans les Landes de son meurtrier présumé est un immense soulagement pour sa famille. "J'ai pleuré tout de suite", a témoigné au micro d'Europe 1 Colette Blétry, la tante de Christelle. "Marie-Rose [la mère de la victime] s'est beaucoup battue, et ça a porté ses fruits".

L'émotion de la mère de Christelle. "J'ai toujours gardé espoir" et "j'espère un peu de sérénité": c'est très émue et en larmes, que Marie-Rose Blétry, la mère de Christelle, s'est exprimée vendredi après l'annonce de l'arrestation du meurtrier présumé de sa fille. Lors d'une conférence de presse organisée à Blanzy par l'Association Christelle, Marie-Rose Blétry a reconnu qu'elle s'était "toujours battue" pour retrouver l'assassin de sa fille lardée de 123 coups de couteaux, alors qu'elle rentrait chez elle après une soirée avec des amis. "C'est un combat qui peut être long", a-t-elle ajouté, en se disant "anéantie par cette nouvelle qu'(elle) espérai(t) tant".

Un homme déjà condamné pour agression sexuelle. Ce sont les vêtements de la victime qui ont parlé. Sur son pull, une tache de sperme avait récemment été analysée, à la demande de la famille et de ses avocats. L'ADN a révélé un nom, celui d'un homme déjà condamné pour agression sexuelle. Interpellé mardi, le meurtrier présumé a tout avoué aux enquêteurs, avant d'être mis en examen pour homicide volontaire jeudi.

Une satisfaction pour la famille, mais aussi pour l'avocat de l'association "Christelle", Maître Didier Seban. "C'est vraiment une satisfaction de se dire qu'au fond, des auteurs de crime aussi abominables, même dix-huit ans après, peuvent être interpellés et nous l'espérons jugés". 

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