Disparus de l'Isère : trois enquêtes rouvertes par la justice

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COLD CASE - Les avocats des familles avaient fait appel en novembre dernier de trois non-lieux rendus dans ces affaires de disparitions survenues entre 1983 et 1987. 

Quand la justice se penche sur des dossiers vieux de 30 ans. La chambre d'instruction de la cour d'appel de Grenoble a décidé mardi de la réouverture des enquêtes sur les disparitions dans l'Isère de Ludovic Janvier, en 1983, à Saint Martin d'Hères et de Charazed Bendouiou, en 1987, à Bourgoin-Jallieu, ainsi que dans la tentative d'enlèvement de Gregory Dubrulle, laissé pour mort en 1983 dans l'agglomération grenobloise, rapporte France Bleue Isère.

Trois non-lieux avaient été rendus dans ces dossiers dits des "disparus de l'Isère", en novembre dernier, suivant ainsi les réquisitions du parquet de Grenoble. Ce dernier estimait que tous les éléments d'investigation avaient été exploités dans ces dossiers et que les faits étaient prescrits. Les avocats des familles, Me Didier Seban et Corinne Hermann avaient alors fait appel de cette décision. "La chambre de l'instruction de la cour d'appel nous a donné raison et a décidé d'un complément d'information et de ne pas faire droit à la demande de clôture des dossiers", a déclaré Me Didier Seban, "très satisfait de cette décision très motivée".

Trois dossiers non prescrits. Ces trois enquêtes concernent la disparition de Charazed Bendouiou, âgé 10 ans, qui n'a plus donné signe de vie depuis le 8 juillet 1987 à Bourgoin-Jallieu. Celle de Ludovic Janvier, 6 ans, disparu le 17 mars 1983 à Saint-Martin d'Hères. Enfin, la disparition de Gregory Dubrulle, en juillet 1983. Alors âgé de 8 ans, ce dernier avait été enlevé par un homme en bas de son domicile à Grenoble et laissé pour mort, le crâne fracassé, dans une décharge du massif de la Chartreuse. Le petit garçon avait survécu par miracle mais son agresseur n'avait jamais été retrouvé.

De nouvelles recherches. "On est très optimistes car c'est la véritable réouverture de l'enquête", a ajouté Me Seban, soulignant que la cour avait décidé, contrairement aux juges d'instruction, "que les dossiers n'étaient pas prescrits". Compte tenu des qualifications pénales retenues, la prescription pénale est de 10 ans mais elle a été interrompue par des actes à plusieurs reprises, a-t-il expliqué.

"La cour a demandé aux juges de faire beaucoup d'investigations. Elle donne des orientations et demande d'en rendre compte aux parties civiles, ce qu'elle n'avait pas fait jusque là", s'est-t-il félicité. Parmi ces orientations, il s'agit notamment de "regarder ces affaires en lien les unes avec les autres, de refaire le parcours de criminels ou de personnes arrêtées pour des crimes sexuels dans l'Isère et de confronter un certain nombre de témoignages", a détaillé l'avocat.