Des chauffards "goguenards" devant la justice

Elodie Monteiro a été renversée le 14 janvier 2010. Le procès des auteurs de l'accident se déroule à partir de mercredi, à Paris.
Elodie Monteiro a été renversée le 14 janvier 2010. Le procès des auteurs de l'accident se déroule à partir de mercredi, à Paris. © FACEBOOK
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MS avec Pierre de Cossette , modifié à
Ils avaient grillé un feu rouge, avant de renverser mortellement une jeune femme de 23 ans.

Leur attitude, leurs sourires, leurs insultes avaient particulièrement marqué les témoins de l’accident. Deux jeunes, âgés de 21 ans, sont jugés à partir de mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris. L’un est poursuivi pour homicide involontaire avec circonstances aggravantes et l’autre pour non-empêchement de délit après la mort d’Elodie Monteiro.

La voiture a mortellement percuté Elodie

La jeune femme de 23 ans avait été violemment percutée par une voiture, le 14 janvier 2010, alors qu’elle avait fait la fermeture du restaurant dans lequel elle travaillait. Elle circulait au guidon de son scooter sur les quais de Seine, à Paris. Elle était décédée sur le coup.

Au volant de la voiture figurait l’un des accusés. Il était accompagné de deux passagers, dont un mineur qui, par conséquent ne sera pas jugé à partir de mercredi. L’automobiliste circulait à plus de 65 km/h - au lieu de 50 km/h - lorsqu’il a grillé un feu, au rouge depuis 30 secondes, avant de renverser Elodie Monteiro.

Leur attitude a créé l’émoi

Au-delà, c’est le comportement du jeune homme après l’accident, ainsi que celui de ses amis, qui a choqué les témoins. Ils auraient insulté les personnes portant secours à Elodie, tout en souriant devant le corps de la jeune femme. Pour un chauffeur de taxi, tous trois avaient des airs "désinvoltes" et "goguenards". Et ce, avant de prendre la fuite.

Les trois jeunes avaient ensuite été interpellés dans la nuit et la journée suivant l’accident. Le chauffeur avait indiqué avoir fumé du cannabis, une heure avant l’accident, mais n’avait pas souhaité se soumettre à un test d’alcoolémie. Seul l’automobiliste avait été placé en détention.

Une conduite qui révolte la mère d’Elodie. Judith Monteiro juge même, sur Europe 1, que "si ce n’était pas Elodie (qui avait été percutée), ça aurait pu être n’importe qui". Selon elle, "ce sont des jeunes, ils s’en fichent. Ils sont en prison et ils ont envie de sortir, c’est tout".

"Ils n’ont pas de cœur", juge-t-elle, troublée :

Elle souhaite la peine maximale pour le principal prévenu. "Moi, je veux ce que le code pénal prévoit : dix ans", explique-t-elle avant de se justifier : "Il a 21 ans, dans 10 ans il en a 31, il peut continuer à vivre. Ma fille, elle, ne vivra plus jamais et moi je ne sais même pas comment je vais faire pour continuer", déplore-t-elle, en larme.