Dammarie : ETA contre-attaque

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
L’organisation accuse la police d’avoir provoqué les tirs au cours desquels un policier est mort.

L'organisation séparatiste basque ETA accuse la police française d'être à l'origine de l'échange de tirs au cours duquel un policier français est mort, le 16 mars en région parisienne, dans un communiqué publié dimanche dans le quotidien basque Gara. Dans son texte, rédigé en langue basque, l'organisation armée assure que la fusillade a eu lieu "contre la volonté de l'ETA".

L’organisation affirme qu'après avoir "neutralisé" et "séquestré" ce soir-là quatre militants de l'ETA, la police française "a tiré deux fois en direction d'un militant au sol et sans arme". Après avoir entendu les coups de feu, trois autres membres de l'ETA se sont approchés et ont ordonné aux policiers français de "jeter leurs armes et de s'en aller", explique le texte, selon lequel deux policiers ont commencé à se retirer pendant que d'autres ont pointé leurs armes et commencé à tirer". "C'est ainsi qu'ont débuté les tirs", assure le texte, qui affirme que les "militants d'ETA ont tiré neuf coups de feu, les policiers français, beaucoup plus".

La direction générale de la police nationale (DGPN) a rejeté dimanche les accusations de l'organisation séparatiste basque ETA contre la police française, les considérant comme une revendication de facto du meurtre d'un policier français en Seine-et-Marne le 16 mars.

Nicolas Comte, de l’Unité SGP - Police FO, abonde :

Vive émotion

Selon une source judiciaire française, la police procédait ce soir-là à l'arrestation de quatre personnes qui tentaient de voler des voitures, quand deux véhicules sont arrivés, dont un des occupants a ouvert le feu. Un policier français, Jean-Serge Nérin, 52 ans, a été tué dans la fusillade qui a suivi. Un militant basque de 27 ans, qui a affirmé appartenir à l'ETA, a été arrêté. Madrid et Paris avaient rapidement rendu l'ETA responsable de la mort du policier, premier membre des forces de l'ordre françaises à être tué par l'organisation séparatiste basque. Ce décès avait suscité une vive émotion dans les milieux policiers français.

"La fusillade trouve son origine dans l'action de la police française contre nos militants, et en aucun cas l'inverse. Ce sont eux (les policiers français) qui ont approché les gudaris ("soldats" en basque, ndlr) d'ETA pour les séquestrer et qui ont été les premiers à tirer", insiste le communiqué de l’organisation, qui appelle aussi Madrid et Paris à "abandonner le chemin stérile de la répression et, à travers le dialogue et la négociation, à se positionner en faveur d'une solution démocratique basée sur le respect de la volonté du peuple basque".