Carlton de Lille : Eiffage se dit "victime"

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avec agences , modifié à
Selon le le groupe de BTP, les dépenses liées au proxénétisme ont coûté 50.000 euros à Eiffage.

"Notre vocation n’est pas de fournir des prostituées". C'est un patron en colère qui a accordé une interview au Journal du dimanche. Pierre Berger, PDG du Groupe de BTP Eiffage depuis quelques mois, est sorti de son silence pour commenter l'affaire du Carlton de Lille impliquant un cadre de sa société. "C’est une affaire David Roquet, pas une affaire Eiffage", plaide le patron dans les colonnes du JDD.
David Roquet, qui dirigeait une filiale d'Eiffage dans le Nord-Pas-de-Calais, est accusé d'avoir organisé des déplacements de prostituées en France, en Belgique et aux Etats-Unis, notamment pour Dominique Strauss-Kahn, et de les avoir présentées en notes de frais à son groupe.

50.000 euros de dépenses "indues"

Pierre Berger est formel : Eiffage n'a pas bénéficié et n'était pas au courant des agissements présumés de son cadre mis en examen. Pierre Berger affirme que le réseau entretenu par David Roquet dans la région n'a pas aidé l'entreprise à décrocher des marchés, notamment celui du futur stade de Lille. "Il gère une trentaine de millions sur les 14 milliards du groupe. C'est une activité locale. Il ne s'est jamais occupé du Grand Stade de Lille", explique Pierre Berger.  

Eiffage "victime" du réseau de David Roquet

Pire : selon Pierre Berger, un audit interne révèle que ces dépenses - voyages en train et avion, notes d'hôtels et restaurants - liées à des voyages à Paris et Washington pour des parties fines auxquelles aurait participé DSK, ont coûté 50.000 euros au groupe de BTP depuis 2009. Le PDG d'Eiffage révèle d'ailleurs que certaines factures comportaient la mention "DSK".

"C'est la raison pour laquelle il y a eu défaillance dans le contrôle de ses notes de frais et de ses dépenses", souligne Pierre Berger indiquant que les cosignataires qui ont visé ces dépenses litigieuses "seront naturellement sanctionnés".

Pour Pierre Berger, Eiffage est "victime du réseau que David Roquet entretenait avec l'argent de l'entreprise".

David Roquet a été mis en examen le 14 octobre pour proxénétisme aggravé en bande organisée et écroué. Il a été mis à pied une semaine plus tard par Eiffage, qui a porté plainte avec constitution de partie civile pour abus de biens sociaux.