Bordeaux : il n'y a pas de "pousseur"

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avec AFP , modifié à
Les enquêteurs excluent la piste d'un homme qui aurait poussé Julien Teyssier dans la Garonne.

Julien Teyssier n'a pas été victime d'un "serial pousseur". L'hypothèse est formellement exclue par le directeur départemental de la Sécurité publique de Bordeaux, Pierre-Marie Bourniquel. Selon lui, la disparition du jeune homme après une soirée arrosée le week-end dernier n'est pas liée à l'intervention d'une tierce personne.

"C'est un souleveur qu'il faudrait"

Pierre-Marie Bourniquel n'exclut pas pour autant d'autres pistes. Mais la chute accidentelle dans la Garonne reste malgré tout l'hypothèse la plus probable, a indiqué jeudi la police. Les enquêteurs qualifient de "pur fantasme" les rumeurs autour d'un pousseur ou un réseau de trafic d'organes qui séviraient dans la ville. Ces hypothèses ont circulé alors que depuis dix mois quatre jeunes gens ont été retrouvés morts dans la Garonne ou dans le Bassin à Flots attenant, après une soirée arrosée.

Ainsi, cinq autres personnes tombées dans le Bassin à Flots récemment, mais récupérées elles vivantes, ont témoigné qu'elles n'ont pas été poussées. "Il n'a jamais été question pour ces témoins d'un pousseur. Ils n'ont jamais été poussés. S'ils ont été poussés, il l'ont été par l'alcool", a estimé le directeur de la Sécurité publique au micro d'Europe 1.

Et sur la Garonne, bordée de barrières, "ce n'est pas un pousseur, c'est un souleveur qu'il faudrait", a fait remarquer Pierre-Marie Bourniquel. Il a également souligné aussi "qu'aucun organe n'avait été prélevé" sur les quatre corps retrouvés récemment.

La sécurité près de la Garonne renforcée

Selon le DDSP, des barrières vont être "très rapidement" installées le long du Bassin à Flots, ainsi que des toilettes amovibles, et un système de patrouille sera mis en place. La municipalité prend en effet très au sérieux la multiplication des chutes dans la Garonne ces derniers mois. Un arrêté préfectoral limite ainsi depuis lundi l'ouverture des épiceries à minuit au lieu de 02h.

"La police ne reste pas les bras croisés", assure la Sécurité publique. Ainsi chaque jeudi, vendredi et samedi soirs, les policiers remplissent une "benne entière" de bouteilles d'alcool confisquées sur la voie publique, "pour que la fête continue et qu'elle se passe bien".

Pour Pierre-Marie Bourniquel, "la mode anglo-saxonne du binge drinking" est en partie liée à ces dérapages lors des soirées bordelaises. "On est passé d'un 'alcoolisme humide', des gens qui avaient l'habitude de boire mais se tenaient à peu près, à un 'alcoolisme sec' où on boit du coca cola, de l'eau ou du lait toute la semaine et le week-end un litre d'alcool fort en une heure", analyse le directeur départemental de la Sécurité publique.