Ecole d'Aubervilliers : l'instituteur a inventé son agression

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L'école Jean Perrin, à Aubervilliers, a été le théâtre d'une violence agression d'un instituteur lundi matin. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Alain Acco et Virginie Salmen avec CB et AFP , modifié à
L'enseignant avait déclaré que son agresseur se revendiquait de l'Etat islamique. La section antiterroriste du parquet de Paris avait alors ouvert une enquête.

Mis à jour, lundi 14 novembre, à 16h50 : l'instituteur a reconnu avoir inventé son agression, a rapporté la section antiterroriste du parquet de Paris.

Son agresseur aurait invoqué l'organisation Etat islamique. Un instituteur de maternelle s'est dit victime d'une violente agression à l'arme blanche, lundi matin, au sein de l'école maternelle Jean Perrin d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. Une agression qui renvoie aux menaces explicites de Daech contre les enseignants français. Bien que les sources policières se montrent prudentes sur l'hypothèse islamiste, la section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête pour tentative d'assassinat, en relation avec une entreprise terroriste.

Un homme cagoulé. L'agression s'est déroulée avant l'arrivée des élèves, vers 7h30, alors que l'enseignant préparait sa classe. L'instituteur voit surgir un individu habillé d'une combinaison similaire à celle d'un peintre en bâtiment et portant des chaussures militaires, de type rangers. Le suspect, ganté et cagoulé, n'a pas d'arme à la main.

Il donne alors un coup de poing à l'enseignant, avant de se saisir d'un cutter et d'une paire de ciseaux qui trainent sur une table pour le frapper à nouveau. L'enseignant est touché à la gorge et au thorax.

Daech évoqué par l'agresseur. L'agresseur, lui, prend la fuite à pied. C'est en s'échappant qu'il a invoqué l'organisation Etat islamique, en disant "C'est Daech, c'est un avertissement". Ces propos ont été rapportés par l'enseignant lui-même, qui a assuré n'avoir pas "reconnu la voix" de son agresseur.

Dans son numéro de fin novembre, la revue francophone de propagande de l'EI, Dar-al-Islam, s'en prend violemment aux enseignants, accusés d'être "en guerre ouverte contre la famille musulmane". Le groupe jihadiste actif en Irak et en Syrie appelle à les "combattre" et les "tuer", ainsi que les fonctionnaires des services sociaux.

Le parquet antiterroriste ouvre une enquête. Bien que les sources policières se montrent prudentes sur l'hypothèse islamiste, la section antiterroriste du parquet de Paris s'est, au vu de la menace toujours très élevée en France, aussitôt saisie de l'enquête ouverte pour tentative d'assassinat sur un enseignant en relation avec une entreprise terroriste. Elle a été confiée à la section antiterroriste de la Brigade criminelle de la police judiciaire parisienne.

La sécurité renforcée. Le gouvernement va "continuer à renforcer" les mesures de sécurité dans les écoles, a affirmé la ministre de l'Education, accompagnée notamment du préfet et du maire de la ville. L'école visée, fermée lundi, rouvrira mardi, a précisé la ministre. Selon les informations d'Europe 1, des patrouilles de police seront renforcées et plus fréquentes à proximité des autres établissements scolaires d'Aubervilliers.

Mais il n'est pas question de poster des policiers devant toutes les écoles de France. Des consignes de vigilance ont été renvoyées lundi matin à tous les directeurs d'établissement, déjà très sensibilisés par le niveau alerte attentat. Depuis la mi-novembre, la sécurité des écoles a été renforcée, avec notamment une interdiction de s'attrouper. Et, pour l'Ile-de-France, de se garer devant un établissement scolaire, un renforcement des patrouilles aux abords des établissements et une remise à jour des plans particuliers de mise en sécurité (PPMS, propres à chaque école).