Attentats : qui est Chakib Akrouh, le kamikaze de Saint-Denis ?

Chakib Akrouh s'est donné la mort en actionnant sa ceinture d'explosifs, lors de l'assaut par le Raid à Saint-Denis.
Chakib Akrouh s'est donné la mort en actionnant sa ceinture d'explosifs, lors de l'assaut par le Raid à Saint-Denis. © Ministère de l'Intérieur / DICOM / F. PELLIER
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C.P.-R. , modifié à
Soupçonné d'être le troisième membre du commando des terrasses, ce Belgo-Marocain de 25 ans s’était fait exploser lors de l’assaut policier contre la planque des terroristes à Saint-Denis. Il était parti en Syrie en 2013. 

Cela faisait deux mois que les enquêteurs cherchaient à lui donner un nom. Chakib Akrouh a été identifié comme le kamikaze de l’appartement de Saint-Denis, en banlieue parisienne, où a eu lieu l'assaut du Raid, le 18 novembre dernier. Ce Belgo-Marocain de 25 ans, que les policiers soupçonnent d’être le dernier homme du "commando des terrasses", était parti en Syrie, début 2013, pour rejoindre l’Etat islamique. 

L'assaut de Saint-Denis. Huitième homme à être formellement identifié, sur les dix ayant perpétré les attentats du 13 novembre, Chakib Akrouh est né le 27 août 1990, à Berchem-Sainte-Agathe, un quartier bruxellois proche de Molenbeek. Son identité, révélée jeudi par le parquet de Paris, a pu être établie grâce à la "comparaison entre le profil génétique extrait sur le kamikaze et celui de sa mère", avait précisé le procureur François Molins.

Chakib Akrouh s’était fait exploser lors de l'assaut donné par l'unité d'élite de la police nationale, cinq jours après les attaques ayant frappé Paris et les abords du Stade de France, dans l’appartement de Saint-Denis où avait été localisé Abdelhamid Abaaoud. Ce dernier, soupçonné d’être le chef opérationnel des attentats, et sa cousine Hasna Ait Boulahcen, elle aussi présente dans la planque, ont trouvé la mort lorsqu'il a activé son gilet explosif.

Dans le métro avec Abaaoud le 13 au soir. D'après un communiqué du parquet fédéral de Belgique, confirmant l'identité du kamikaze, Chakib Akrouh serait bien l’homme qui se trouvait dans le métro parisien aux côtés d’Abdelhamid Abaaoud, le soir des attentats, vers 22h15. C’est grâce à l'analyse des images de surveillance de la RATP que les enquêteurs belges ont pu se mettre sur la piste du djihadiste. La comparaison ADN avec sa mère a ensuite permis de confirmer son identité. 

Le "commando des terrasses", une équipe exclusivement belge. Chakib Akrouh serait le troisième homme ayant participé, avec les Belges Abdelhamid Abaaoud et Brahim Abdeslam, au commando des terrasses. Les enquêteurs ont en effet retrouvé son empreinte ADN sur l'une des trois kalachnikovs saisies dans la Seat utilisée par l'équipe de terroristes. Juste avant d'abandonner ce véhicule à Montreuil, en banlieue, le trio avait tiré des coups de feu en rafale devant les cafés et bistrots parisiens des 10e et 11e arrondissements, causant la mort de 39 personnes. 

Les enquêteurs ont également la conviction que c'est avec Chakib Akrouh qu'Abdelhamid Abaoud a passé quelques jours à Aubervilliers, caché dans un buisson, en contrebas de l'autoroute. Juste avant qu'ils occupent l'appartement de Saint-Denis. Brahim Abdeslam, avait, lui, déclenché sa ceinture d’explosifs le soir-même des attentats, devant le Comptoir Voltaire.

Un intime d'Abaaoud. Fiché sur la liste des "jeunes radicalisés" établie par les services de renseignement belges, Chakib Akrouh était connu de la justice outre-Quièvrain pour ses accointances avec le milieu djihadiste. Le 29 juillet dernier, il avait été condamné en son absence, par le tribunal correctionnel de Bruxelles, à cinq ans de prison pour avoir pris part aux activités d’un groupe terroriste, entre novembre 2012 et février 2015.

C’est lors de ce même procès d’une importante filière djihadiste qu'Abdelhamid Abaaoud, avait écopé, lui, de 20 ans de réclusion. Les deux hommes se connaissaient depuis de nombreuses années. D'après L'Express, ils étaient mêmes intimes, résidant depuis l'enfance à Molenbeek, considéré comme un repaire de djihadistes. 

Parti pour combattre auprès de l’EI. C'est entre cette commune bruxelloise et la Syrie que Chakib Akrouh aurait effectué au moins deux aller-retours entre 2013 et 2015, révèle Le MondeLe 4 janvier 2013, Chakib Akrouh a réservé un aller simple pour Istanbul, en Turquie, en vue de passer en Syrie, a indiqué le parquet fédéral. Là-bas, le jeune aspirant au djihad aurait alors rejoint les rangs du groupe de combattants Al-Muhajirin, puis ceux de l’Etat islamique.

Depuis mai 2014, le Belgo-Marocain, par ailleurs radié des registres communaux de Molenbeek, faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Un mandat qui, d'après Le Monde, ne l'aurait pas empêché de retourner en Syrie, en janvier 2015.