Attentats de Paris : Abaaoud se serait caché dans un buisson pendant quatre jours

Image prise lors de l’assaut du RAID à Saint-Denis, le 17 novembre
Image prise lors de l’assaut du RAID à Saint-Denis, le 17 novembre © Ministère de l'Intérieur / DICOM / F. PELLIER
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J.D et B.B , modifié à
Dans son édition de dimanche, Le Parisien révèle des éléments de l'enquête après les attentats du 13 novembre.

Abdelhamid Abaaoud, un des organisateurs présumés des attentats du 13 novembre, se serait caché pendant quatre jours et trois nuits dans un buisson, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). C'est une des révélations du Parisien dimanche.

Contact permanent avec la Belgique. C'est dans une poubelle près du Bataclan que la police a retrouvé un téléphone ayant appartenu aux terroristes, avec un texto envoyé juste avant l'assaut de la salle de concert, à 21h42 : "on est partis, on commence". Le Parisien révèle qu'un autre terroriste, qui faisait partie du commando ayant fusillé des terrasses de cafés dans les 10e et 11e arrondissements, a également téléphoné à des interlocuteurs en Belgique, dans la soirée. Tout comme l'homme visible aux côtés d'Abaaoud sur les caméras de la RATP, qui a lui aussi appelé des contacts belges.

Appels suspects du "logeur". Le journal révèle encore que Jawad Bendaoud, le "logeur" d'Abaaoud, qui avait nié être au courant de ses projets, a eu des contacts téléphoniques avec la Belgique dix jours avant les attentats. La ligne téléphonique qu'il a jointe était en contact avec un inconnu, lui aussi domicilié en Belgique. Des pistes sur lesquelles les enquêteurs travaillent activement.    

Abdelhamid-Abaaoud

Une planque de fortune. Le Parisien révèle également quelques éléments sur la traque d'Abaaoud, entre le vendredi 13 novembre, date des attaques dans Paris, et le mercredi 18 novembre, quand l'assaut a été donné dans l'appartement de Saint-Denis. Il se serait ainsi retranché en contrebas de l'autoroute A86, près d'Aubervilliers, juste quelques heures après les attaques. Les policiers ont pu retrouver sa trace grâce à un témoignage décisif le 16 novembre. Ils auraient alors installé une caméra pour surveiller l'endroit. Après l'avoir formellement identifié, les forces de l'ordre l'ont surveillé pendant une après-midi entière, guettant le moindre mouvement.

Le 17 novembre en début de soirée, Hasna Aït-Boulahcen, la cousine d'Abaaoud, s'approche des buissons. Un premier homme en émerge, puis Abaaoud quelques minutes plus tard. Les enquêteurs, qui ont reçu l'ordre de ne pas intervenir, suivent le groupe jusqu'à un immeuble de Saint-Denis. L'immeuble dans lequel le RAID est intervenu le lendemain au petit matin, le 17 novembre. Le terroriste est décédé durant l'assaut du RAID avec trois autres personnes.

Abdeslam contrôlé trois fois en France. Son arrestation avait été manquée de peu en Belgique, deux jours après les tueries. Selon le Parisien, Salah Abdeslam, un des auteurs de l'attaque du Bataclan, aurait été exfiltré par des amis belges venus le chercher le chercher sur un parking de fast-food à Chatillon, dans les Hauts-de-Seine. Un de ses complices affirme qu'ils auraient été contrôlés trois fois avant de rejoindre la Belgique, sans arrestation. Il raconte qu'au premier contrôle, le policier leur aurait simplement demandé si ils "avaient consommé" du cannabis, avant de les laisser partir car "ce n'était pas la priorité aujourd'hui". Ce n'est qu'au deuxième contrôle qu'on leur demande leurs papiers. Au dernier près de Cambrai, Salah Abdeslam donne même son adresse à Molenbeek, il n'est alors pas encore recherché.