Attentats contre des gendarmeries à Bastia et Ajaccio

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avec AFP , modifié à
Les bâtiments des groupements de deux gendarmeries corses ont été les cibles d'attentats jeudi soir.

Les attaques étaient synchronisées. Les groupements de gendarmerie d'Ajaccio et de Bastia, deux des plus grosses casernes de Corse ont été simultanément les cibles d'attentats jeudi soir. Les attaques n'ont toutefois pas fait de victime, selon une source proche de l'enquête. Le parquet antiterroriste a été saisi de l'enquête.

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Deux tirs de roquettes quasi-simultanés. A 19h49, jeudi soir, une roquette s'abat sur la caserne Battesti, près du centre d'Ajaccio. Elle touche le bas d'un bâtiment habité par des familles, à 1m50 seulement de la vitre d'un appartement où l'on passait à table. L'engin ne possédait visiblement pas de charge explosive. Il a rebondi et touché des voitures garées en contre-bas. Selon les informations d'Europe 1, la roquette pourrait avoir été tirée des hauteurs de la ville. Une position de tir qui a déjà servi lors d'une précédente attaque, à 300 mètres de là. 19h52, à Bastia, caserne Montesoro, une déflagration se fait entendre. Une roquette vient de toucher la façade d'un bâtiment administratif au deuxième étage. Le blindage des vitres a résisté mais le choc est grand : à l'étage du dessous, des gendarmes travaillaient encore.

Une image de France 3 Corse présent sur les lieux : 

Les préfets de Corse-du-Sud et de Haute-Corse se sont immédiatement rendus sur les lieux  avec les procureurs de la République, indique un communiqué du ministère de l'Intérieur. Le parquet anti-terroriste de Paris s'est saisi des deux attentats avec la co-saisine de la section de recherche de la gendarmerie, de la police judiciaire et de la sous-direction anti-terroriste de la PJ parisienne.

Des bâtiments surprotégés. Ces édifices sont particulièrement surveillés et équipés de moyens très perfectionnés, notamment d'importants réseaux de caméras. Toutes les installations de gendarmerie en Corse, qui abritent comme ailleurs les militaire et leurs familles, sont particulièrement protégées (grilles, barbelés, vitres blindées, caméras...) depuis les attentats et mitraillages fréquents du milieu des années 1970 à la fin du siècle dernier. L'importance du dispositif policier et de gendarmerie permanent dans l'ensemble de la Corse souligne l'audace des auteurs de ces attentats. Avec quelque 1.200 personnels dotés des équipements les plus perfectionnés et fréquemment renforcés par des spécialistes, notamment du GIGN, la gendarmerie dispose notamment d'un effectif particulièrement conséquent pour une population de 306.000 habitants.

Une vengeance du FLNC ? Les enquêteurs se penchent sur la piste du  Front de libération nationale de la Corse. Il y a une dizaine de jours, deux opérations d'envergure ont conduit à l'arrestation de militants et sympathisants nationalistes corses. Ces interpellations s'inscrivaient dans le cadre d'enquêtes sur des attentats contre des résidences secondaires en 2012 revendiqués par le Front de libération nationale de la Corse (FLNC). Cinq des hommes arrêtés la semaine dernière dans l'île ont été mis en examen à Paris et écroués vendredi. Ils sont suspectés d'avoir participé à deux "nuits bleues", des attentats à l'explosif commis en mai et décembre 2012. Durant leur garde à vue, les cinq hommes, âgés de 25 à 45 ans, ont nié les faits qui leur sont reprochés.

Des arrestations qui "dérangent". "Ces dernières semaines, gendarmes et policiers ont procédé sur l’ile à de nombreuses interpellations dans des affaires de terrorisme et de criminalité organisée. Ils obtiennent des résultats dans des affaires de racket et d’extorsion, qui dérangent manifestement ceux qui veulent faire régner la violence en Corse", a réagi le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

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