Attentat en Isère : le déroulé de l'attaque

Usine Saint Quentin Fallavier AFP 1280
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Guillaume Biet et L.H. , modifié à
Que s'est-il exactement passé vendredi matin, dans l'usine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier ? Voici le film des évènements.

Le spectre terroriste a ressurgi en France, moins de six mois après les attentats de janvier. Une attaque a frappé vendredi matin une usine de gaz industriel à Saint-Quentin-Fallavier, une commune de l'Isère située entre Bourgoin-Jallieu et Lyon. Un homme a été tué et retrouvé décapité, dans une mise en scène particulièrement macabre. François Hollande a confirmé la "nature terroriste" de l'attaque et promis d'"éradiquer les groupes et les individus qui sont responsables de tels actes".

>> Europe 1 refait le film des évènements :

Il est 9h28 vendredi lorsqu'un fourgon de livraison se présente à l'entrée d'une usine du groupe américain Air Products, située dans une vaste zone logistique de Saint-Quentin-Fallavier, près de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry. Il s'agit d'une usine de gaz industriel classée Seveso, comptant une petite cinquantaine d'employés. Le chauffeur montre patte blanche à l'interphone et se voit ouvrir le portail du site. Il faut savoir que ce chauffeur-livreur "avait l'habitude de rentrer dans l'usine" et était connu des employés, a indiqué François Molins, le procureur de la République de Paris, lors d'une conférence de presse vendredi soir. Le suspect travaillait en effet dans une entreprise de transport habilitée à pénétrer sur le site.

Quelques minutes plus tard, à 9h36, c'est l'attentat. Au volant de son utilitaire, le livreur fonce délibérément dans un entrepôt couvert sur des bonbonnes de gaz stockées sur place, provoquant une très forte explosion. C'était "comme un souffle, comme un gros boum", a témoigné sur Europe 1 Martine, la gérante d'un hôtel situé juste en face, qui raconte que "les vitres de l'hôtel ont bougé".

L'assaillant a crié "Allah akbar". Le terroriste est blessé dans cette explosion, "dont l'effet de souffle a été important", a précisé François Molins. Mais il est conscient et tente, vers 10 heures, de provoquer une nouvelle explosion en essayant d'ouvrir d'autres bouteilles de gaz dans un entrepôt voisin. C'est alors que deux pompiers interviennent. L'un d'eux réussit à ceinturer et maîtriser l'assaillant qui, d'après nos informations, se met alors à crier : "Allah akbar".

Pendant que l'évacuation du site commence, les gendarmes les plus proches arrivent sur les lieux. Ils découvrent alors une scène d'horreur. Sur le grillage au bout de l'usine, la tête d'un homme est suspendue, entourée de deux drapeaux rassemblant aux étendards de l'Etat islamique : l'un noir et l'autre blanc, comportant des inscriptions en arabe. Une mise en scène perpétrée par l'assaillant avant de provoquer l'explosion.

Le corps décapité est retrouvé sur le site, à plusieurs dizaines de mètres du grillage. La victime, âgée de 54 ans, était le chef de l'entreprise de livraison dans laquelle travaillait le terroriste, située à Chassieu, dans le Rhône. Des questions demeurent : quand cet homme a-t-il été tué ? La décapitation a-t-elle été ante-mortem ou post-mortem ?

L'auteur présumé du crime est en garde à vue. Le terroriste présumé, Yassin Salhi, 35 ans, a été placé en garde à vue. Sa compagne, qui a fait part de sa stupeur sur Europe 1, ainsi que sa sœur sont elles aussi interrogées par les enquêteurs. Un quatrième individu a été placé en garde à vue pour le chef d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, a annoncé le procureur. Par ailleurs, un homme qui avait été repéré dans les parages du site de l'attentat et arrêté plus tôt dans la matinée a, quant à lui, été rapidement relâché, après avoir été mis hors de cause. 

>> Europe 1 a pu joindre en exclusivité la compagne de Yassin Salhi, l'homme interpellé vendredi :


Attentat en Isère : la compagne du suspect...par Europe1fr