Attentat en Isère : une voisine avait signalé la radicalisation de Yassin Salhi

  • Copié
Arthur Helmbacher et M.-A.B. , modifié à
Europe 1 a pu rencontrer une ex-voisine de l’auteur présumé de l’attentat contre l’usine de gaz de Saint-Quentin-Fallavier.
TÉMOIGNAGE

C'est un chauffeur-livreur de 35 ans, père de trois enfants. Yassin Salhi est l’auteur présumé de l’attaque terroriste vendredi contre l’usine Air products de Saint-Quentin-Fallavier, dans l’Isère. Un homme suspecté d’avoir décapité son patron et accroché sa tête sur le grillage de la société dans une mise en scène macabre rappelant l’horreur des exactions du groupe Etat islamique (EI). L'homme est originaire de Franche-Comté, natif de Pontarlier, il s’est ensuite installé à Besançon.

L’envoyé spécial d’Europe 1 dans la région a retrouvé une voisine de Yassine Salhi qui l’a vu se radicaliser au fil des ans. Jusqu’à le signaler à la gendarmerie.

"Il a changé d’apparence et ne disait plus bonjour". "Au début je côtoyais sa femme, on parlait bien, j’allais chez elle aussi de temps de temps. Et ensuite j’ai coupé les ponts. C’est vrai qu’il y a des trucs qui ne trompent pas car lui, il changeait d’apparence", raconte-t-elle. "On le voit, quand il y a un changement vestimentaire comme cela. Il ne disait plus bonjour, il baissait la tête. Il n’y avait plus de communication avec lui. Sa femme est devenue aussi froide qu’un glaçon" se souvient l’ancienne voisine.

"Des absences qui duraient deux mois". "C’était différent et après cela a complètement changé. D’abord l’apparence, puis, juste lui, (avec) de longues absences", raconte-t-elle. La compagne de Yassin Salhi "me disait qu’il cherchait du travail, qu’il allait du côté de la Suisse. Mais c’était quand même des absences qui duraient deux mois. Donc deux mois pour trouver du travail (et revenir), ce n’était pas possible", explique cette femme. "Et puis on voyait bien que quand il rentrait chez lui il était tout changé. Je ne sais pas et je ne veux pas dire n’importe quoi, mais des entraînements en Syrie ou au Yémen, c’est possible", estime-t-elle enfin.  

 
Attentat en Isère : elle a signalé la...par Europe1fr