Arbitrage Tapie : Sarkozy ne s'est pas présenté à sa convocation devant les juges

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avec AFP
Convoqué en avril dernier par les juges d'instruction comme témoin dans le cadre de l'enquête sur l'arbitrage Tapie, Nicolas Sarkozy a refusé de se présenter, selon une information de Mediapart confirmée par l'AFP. 

Nicolas Sarkozy a refusé de se rendre à sa convocation devant les juges d'instruction en avril dernier dans le cadre de l'enquête sur l'arbitrage Tapie. C'est Mediapart qui a révélé cette information, confirmée ensuite par l'AFP. En 2008, le recours à l'arbitrage, une sentence privée, avait permis à Bernard Tapie de se voir accorder la somme de 403 millions d'euros pour régler son litige avec le Crédit Lyonnais. Ce recours avait été décidé en 2007 et validé par l'Etat alors que Sarkozy était président de la République.

Tapie avait apporté son soutien à l'ancien chef de l'Etat durant sa campagne présidentielle et s'était rendu à la présidence de la République à de nombreuses reprises pour plaider sa cause. Selon plusieurs témoins, une réunion s'était tenue fin juillet 2007 en présence de Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Elysée, et Stéphane Richard, directeur de cabinet de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde.

Il devait être entendu le 13 avril. Les juges d'instruction soupçonnent en réalité que le recours à l'arbitrage n'ait été qu'un simulacre afin de favoriser Tapie, en évitant la justice traditionnelle. C'est pourquoi ils ont convoqué Nicolas Sarkozy afin de l'entendre comme témoin le 13 avril dernier. Ce dernier ne s'est pas rendu devant les juges, faisant valoir son immunité présidentielle, rapporte Mediapart.

En ce qui concerne la période où il était ministre de l'Economie, en 2004, il met en avant le fait qu'il ne peut être interrogé que par la Cour de Justice de la République (CJR). "Rien ne s'oppose à l'audition d'un ancien ministre comme témoin par le juge ordinaire et plusieurs ex-ministres ont d'ailleurs été entendus dans la procédure", ont répondu les juges d'instruction dans un courrier cité par Mediapart. Contacté par l'AFP samedi, Thierry Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy, n'a pas donné suite pour le moment.