Agression sexuelle : prison avec sursis requise contre l'ex-chef de la police municipale

L'ancien chef de la police municipale de Vincennes a été condamné à huit mois de prison par le tribunal de Créteil avec sursis pour avoir agressé sexuellement une de ses collègues en 2009.
L'ancien chef de la police municipale de Vincennes a été condamné à huit mois de prison par le tribunal de Créteil avec sursis pour avoir agressé sexuellement une de ses collègues en 2009. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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avec AFP
L'ancien chef de la police municipale de Vincennes a été condamné à huit mois de prison avec sursis pour avoir agressé sexuellement une de ses collègues en 2009.

Le tribunal correctionnel de Créteil a requis huit mois de prison avec sursis contre l'ancien chef de la police municipale de Vincennes, dans le Val-de-Marne, accusé d'avoir agressé sexuellement une de ses subalternes.

"Juste un petit coup, personne ne le saura". Les faits présumés remontent à décembre 2009, jour du repas de Noël dans les locaux de la police municipale. Selon les déclarations de la victime, après ce déjeuner bien arrosé, alors qu'elle souhaitait se changer à la fin de son service, le chef de la police l'aurait suivie jusque dans les vestiaires, lui aurait "tapoté" les fesses avant de la saisir par les hanches. "Juste un petit coup, personne ne le saura", lui aurait-il-dit en essayant de l'embrasser.  Elle portera plainte trois jours plus tard.

Des témoignages recueillis lors de l'enquête mettront en lumière que le prévenu semble un habitué des propos graveleux et des mains baladeuses. Une réunion avait d'ailleurs déjà été organisée pour évoquer son attitude et au moins une collègue avait demandé sa mutation à la suite d' "agissements". Des "affabulations" selon la défense du prévenu, 58 ans, qui nie la totalité des faits.

Une carrière ralentie après la plainte. Pour Me Siviane Seniak, l'avocate de la victime, "c'est un dossier symptomatique du parcours du combattant pour les femmes après avoir porté plainte pour violences". Décrite par certains collègues comme "menteuse", "aguicheuse", "aimant provoquer les hommes", la jeune femme a vu son évolution de carrière ralentie à la suite de sa plainte et d'une mutation. "Aujourd'hui en 2017, quand une femme porte plainte pour violences, il pèse sur elle de la suspicion", a regretté Me Seniak.

La procureure a mis en avant un "faisceau d'indices" contre le prévenu, qui s'est montré souvent confus sur la chronologie des faits. Ses réquisitions sont un "avertissement solennel", a-t-elle déclaré.
La décision sera rendue le 21 février.