Affaire Tapie : le problème "n’est pas de savoir si ces sommes choquent ou pas"

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C.P.-R. , modifié à
Laurent Tapie, le fils de l’homme d’affaires, a estimé, mardi soir sur Europe 1, que le préjudice subi par son père était "très élevé", alors que son père demandait une nouvelle fois réparation dans le litige l’opposant au Crédit Lyonnais. 
INTERVIEW

Une nouvelle fois, son père, Bernard Tapie, se retrouvait devant la justice. L'homme d'affaires, qui considère avoir été lésé par la banque lors de la vente d'Adidas, il y a plus de 20 ans, demandait en effet réparation, mardi, devant la cour d'appel de Paris. Toutefois, le principal intéressé a préféré ne pas se déplacer à l'audience. "Mon père n’y était pas parce qu’il ne voulait pas troubler la sérénité des débats, c'est déjà extrêmement médiatisé", a avancé le fils de l'homme d'affaires, Laurent Tapie, mardi soir sur Europe 1. 

Laurent Tapie, lui, était bien présent à l’audience. "Cette affaire me touche directement, car elle concerne mon père", a-t-il expliqué, précisant : "Je voulais être présent en particulier pour entendre la défense du Crédit Lyonnais". La cour a fait savoir qu'elle rendrait son délibéré le 3 décembre prochain sur ce conflit qui oppose Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais depuis plus de 20 ans. 

Des sommes "méritées". Mardi, l’avocat de Bernard Tapie a demandé à la justice entre 516 millions et 1,174 milliard d'euros en réparation du préjudice économique fait à son client, lors de la revente d'Adidas par le Crédit Lyonnais, durant laquelle l’homme d’affaires aurait été floué, au début des années 1990. Les sommes réclamées excèdent la sentence arbitrale de quelque 400 millions d'euros dont avait bénéficié Bernard Tapie en 2008, mais annulée en février par la cour d'appel en raison des soupçons d'escroquerie l'entachant.

Des sommes parfaitement justifiées, pour le fils Tapie : "Pour nous, ce n’est pas le sujet de savoir si ces sommes choquent ou pas, le sujet c’est de savoir si elles sont justifiées ou non". "Il y a des gens qui sont choqués qu’un footballeur touche beaucoup d’argent, d’autres que des banquiers touchent beaucoup d’argent. La seule chose qui compte, c’est de savoir si c’est mérité ou pas, au regard du droit", a-t-il argumenté. 

Entendu sur europe1 :
Son nom a subi énormément de dommages

"50 millions" de préjudice moral. Banalisation de l’insulte, dureté des attaques personnelles subies, les avocats de l’homme d’affaires ont demandé mardi, à la cour d’appel, d’ajouter un préjudice moral et personnel et de le chiffrer à 50 millions, pour "l'intensité et la durée des attaques conduites à l'encontre des époux Tapie depuis plus de 20 ans". "Le sujet, c’est que le préjudice moral, [...] c'est un préjudice personnel complet. […]", a défendu leur fils Laurent Tapie sur Europe 1, évoquant "un préjudice économique personnel qui est ce que vous valez vous, ce que vaut votre image".

"Le dommage est très élevé". Et le fils de justifier cette notion de préjudice au regard du parcours de l'ancien président de l'OM. "Mon père faisait ses affaires en son nom propre, toutes les affaires qu'il entreprenait c'étaient 'les affaires de Tapie' et connues comme telles. Mais à partir du moment où le Crédit Lyonnais s’est arrangé pour faire de lui un 'voyou', au point d'être une injure publique, à partir de ce moment-là, son nom a subi énormément de dommages. Et si l'on considère qu'il valait quelque chose - et je crois qu'il n'y a personne pour dire que ce nom ne valait rien dans les affaires - alors oui, le dommage est très élevé", a conclu Laurent Tapie.