Affaire Seznec : un siècle après, de nouvelles investigations ?

guillaume seznec 1280
Guillaume Seznec, à gauche en 1951, à droite dans les années 20.
  • Copié
, modifié à
NON ELUCIDÉ - L'ancien avocat de la famille de Guillaume Seznec demande au procureur de procéder à des analyses du sous-sol d'un des lieux probables l'ensevelissement du corps de Quémeneur, jamais retrouvé. 

Pourra-t-on en finir un jour avec l'affaire Seznec ? L'ancien avocat de la famille de Guillaume Seznec, Denis Langlois, demande à la justice de procéder à de nouvelles investigations dans ce dossier. 

 

 En 1924, Guillaume Seznec est condamné aux travaux forcés à vie pour le meurtre d’un conseiller général, Pierre Quemeneur. Il sera gracié par le général de Gaulle après 23 années passées au bagne de Cayenne, en Guyane. Guillaume Seznec n'a jamais avoué et depuis, les 14 demandes en révision du procès ont été rejetées, la dernière en 2006.  

Des fouilles sur le possible lieu de la mort de Quémeneur. L'avocat a indiqué vendredi avoir demandé au procureur de la République de Brest que soit menées de nouvelles recherches dans la maison où vivait à l'époque la famille Seznec à Morlaix, dans le Finistère. Il s'agit d'un des lieux possibles de la mort et de l'ensevelissement du corps jamais retrouvé de Pierre Quémeneur.  

Si, après le drame, des perquisitions ont été menées au domicile de Guillaume Seznec, des fouilles n'y ont jamais été effectuées. Les enquêteurs avaient concentré leurs recherches sur la région parisienne vers laquelle Seznec et Quémeneur étaient partis ensemble en voiture avant la disparition de ce dernier en 1923.

Des recherches grâce à un "radar géologique". Concernant de telles investigations, Denis Langlois explique "qu'il existe aujourd'hui des moyens modernes de détection, notamment des radars géologiques, permettant de savoir ce qui se trouve dans les différentes couches du sol sans être obligé de procéder immédiatement à des fouilles". La gendarmerie dispose de ce type de matériel qu'elle utilise régulièrement, assure-t-il. La maison où vivait la famille Seznec à l'époque des faits existe toujours et a subi peu de modifications. De telles investigations "peuvent être un moyen de parvenir enfin, un siècle après, à la vérité dans cette énigme judiciaire", considère Denis Langlois.  

La thèse d'un accident impliquant Mme Seznec. Dans un ouvrage paru en début d'année, "Pour en finir avec l'affaire Seznec", l'avocat révèle un témoignage inédit d'un des enfants du couple Seznec, âgé de 11 ans au moment des faits. Enregistré en 1978 par l'un de ses neveux, cet homme raconte avoir vu le corps de Quémeneur gisant dans la maison familiale en l'absence de son père.

Le conseiller général du Finistère, en affaires avec Seznec, avait-il glissé sur le plancher, ou Mme Seznec l'avait-elle frappé, provoquant sa chute, en repoussant les avances de ce notable célibataire ? Pour Denis Langlois, l'explication de Petit-Guillaume est "la thèse la plus vraisemblable, la moins en contradiction avec les éléments du dossier". Et le corps jamais retrouvé de Quémeneur pourrait donc également avoir été enseveli sur place.

La décision d'ouvrir un nouveau chapitre dans l'affaire Seznec appartient donc désormais au procureur de Brest. Le magistrat contacté dans la semaine n'avait pas encore répondu vendredi.