Affaire du bijoutier de Nice : un braqueur présumé devant la justice

stephan turk
Photo d'illustration © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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C.P.-R. avec AFP , modifié à
En septembre 2013, Stephan Turk avait abattu l'un des deux braqueurs ayant attaqué sa bijouterie. Le complice présumé est jugé à partir de lundi devant les assises des Alpes-Maritimes. 

"Le bijoutier de Nice" sera à partir de lundi sur le banc des parties civiles, face au deuxième braqueur présumé de son échoppe. Le procès de ce dernier se tient devant les assises des Alpes-Maritimes, jusqu'au 29 avril. En septembre 2013, le braquage de la joaillerie "La Turquoise" avait défrayé la chronique, l'un des deux malfaiteurs ayant été mortellement blessé par le propriétaire de la bijouterie, Stephan Turk. 

Un braqueur présumé non formellement identifié. Le complice présumé, Ramzi Khachroub, sera jugé pour "vol avec arme" ainsi que "port ou transport prohibé de matériel de guerre" et "recel de vol" du scooter du braquage. Interpellé deux mois après les faits, l'accusé de 22 ans nie toute participation et avance même un alibi. Pour son avocat Frédéric Hentz, "il était avec sa copine au moment des faits" et "la police n'a personne d'autre sous la main". Le conseil du bijoutier, Franck de Vita, reconnaît que son client n'a pas formellement identifié l'accusé, car les deux hommes étaient casqués au moment des faits.

De l'ADN sur un bidon proche du scooter. Toutefois, d'autres éléments peuvent laisser penser que Ramzi Khachroub est bien le co-auteur de ce braquage ayant viré au drame. Ainsi, des traces ADN ont été prélevées sur un bidon d'eau de javel jeté près du scooter utilisé par les voleurs. En outre, le jeune homme est parti en Tunisie immédiatement après les faits. Un complice présumé comparaît également au côté de Ramzi Khachroub, pour avoir fourni "des gants et une cagoule trois trous" au braqueur abattu.

124.000 euros de butins. Le 11 septembre 2013, deux individus casqués et armés avaient fait irruption dans la boutique de Stephan Turk à l'heure de l'ouverture. Frappé à coups de pieds et poings, menacé à l'aide d'une arme, le propriétaire du commerce avait dû ouvrir son coffre-fort, remettant aux malfaiteurs un butin estimé à environ 124.000 euros.

Alors qu'ils prenaient la fuite à scooter, Stephan Turk avait ensuite tiré à trois reprises depuis le seuil de sa boutique, à l'aide d'un pistolet semi-automatique non déclaré. Antony Asli, situé à l'arrière du deux-roues, avait alors été mortellement touché dans le dos. Une partie du butin avait été retrouvée sur le jeune homme de 19 ans, petit délinquant déjà condamné à de nombreuses reprises par la justice.

Un scénario trouble. A l'époque, le geste du bijoutier de "La Turquoise" avait suscité la polémique, le flou demeurant autour du scénario des coups de feu. Le bijoutier se défend d'avoir visé les voleurs, assurant avoir visé les roues du scooter, tandis que des témoins affirment l'inverse. Le samedi suivant les faits, près d'un millier de Niçois s'étaient réunis pour apporter leur soutien au sexagénaire, mis en examen pour homicide volontaire. "Quand un Niçois est agressé, mon devoir est d'être à ses côtés", avait  déclaré le maire UMP Christian Estrosi, présent au rassemblement.

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Un soutien sans précédent sur Facebook. Dans la foulée, une vague massive de soutiens s'était constituée avec la création d'une page Facebook "Soutien au bijoutier de Nice", réunissant plus de 1,6 millions de likes. Le groupe compte encore plus de 1,4 millions de soutiens. S'il se trouve aujourd'hui du côté des victimes, Stephan Turk passera dans le box des accusés d'ici quelques mois. Celui qui devrait invoquer la légitime défense sera alors jugé pour "homicide volontaire".