Corentin, 11 ans, mort après une opération de l'appendicite

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Fabienne Cosnay et Frédéric Michel , modifié à
DRAME - Une information judiciaire contre X a été ouverte vendredi pour homicide involontaire. Les parents ont également porté plainte. 

Une simple appendicite. L'intervention médicale courante a tourné au drame. Un garçon, âgé de 11 ans, est mort samedi dernier après une opération de l'appendicite qui s'est déroulée à la clinique Claude Bernard de Metz, en Moselle, rapporte le Républicain Lorrain. Tout débute vendredi dernier. Corentin est admis dans l'établissement de santé après s’être plaint de maux de tête et de vomissements. Le scanner abdominal révèle un appendice enflammé. L'équipe médicale programme alors l'opération pour le lendemain matin. 

Des complications au bloc. Mais au bloc, l’opération tourne au drame. L’aorte de l’enfant - qui part du cœur et distribue de l’oxygène à tout l’organisme - est partiellement sectionnée lors de l'intervention chirurgicale. Le foie est aussi touché. Sept heures après le début de l’opération, Corentin n’a toujours pas regagné sa chambre. La clinique fait alors appel à un chirurgien spécialisé du centre hospitalier voisin pour suturer l'enfant. Puis celui-ci est transféré au CHU de Nancy. Corentin décédera quelques heures plus tard. 

Les parents sous le choc. Les parents de Corentin ont porté plainte, samedi matin. "Ils veulent comprendre comment en partant au bloc pour une intervention somme toute relativement banale d'appendicite, on finit par sortir du bloc avec une aorte touchée et le foie aussi", a déclaré samedi leur avocat, Me Marc Baerthelé. Ils "sont dans une situation de choc, ils ont un besoin de réponses mais de réponses données de manière impartiale par la justice", a ajouté le conseil. Par ailleurs, le parquet de Metz a décidé d'ouvrir une information judiciaire contre X. 

chu-nancy

"Je ne suis qu'une maman... j'ai confié mon fils". La mère de Corentin, en larmes, a témoigné samedi sur Europe 1 : "je ne suis qu’une maman…j’ai confié mon fils…Il me dit qu’il est chirurgien et qu’il s’agit d’une opération banale. Mon fils avait peur d’aller sur la table d’opération, il l’a rassuré. On me raconte qu’il avait touché l’aorte depuis le matin. Moi je reste dans l’incompréhension parce que l’appendice et l’aorte, ce n’est pas le même endroit. Qu’est-ce qui s’est passé dans cette pièce ? De 10 heures à 19 heures, je n’ai pas été mise au courant que Corentin se trouvait dans un état très critique. Je l’ai appris le soir. Je souffre."

Une enquête médico-administrative. Face à la polémique naissante, l'Agence régionale de santé de Lorraine a annoncé, samedi en début d’après-midi, avoir diligenté une enquête médico-administrative pour éclaircir les circonstances du décès. 

La clinique promet "la transparence". Cyril Dufour, directeur de la clinique Claude-Bernard, a tenu à préciser que le chirurgien mis en cause était un homme expérimenté : "C'est un bon professionnel. Il est aujourd'hui stigmatisé". Il a promis que, dans le cadre de l'enquête, il donnerait "tous les éléments en toute transparence" afin d'"éviter que cela se reproduise" et pour respecter "la volonté des parents du petit Corentin".