Un crime commis chez elle la prive de toit

Une femme habitant la région parisienne a dû attendre six mois pour jouir à nouveau de son appartement placé sous scellé après l'assassinat de son ex-compagnon.
Une femme habitant la région parisienne a dû attendre six mois pour jouir à nouveau de son appartement placé sous scellé après l'assassinat de son ex-compagnon. © MaxPPP
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Frédéric Frangeul et Pierre de Cossette
Une femme dont l’ex-mari a été assassiné a attendu 6 mois pour récupérer son appartement.

La vie de Nadia* a basculé le 6 mai dernier. Ce jour-là, son ex-mari, qu’elle héberge provisoirement, est abattu sous les yeux de son fils dans son appartement d’Ermont, dans le Val-d’Oise. Dès lors, la femme âgée de 32 ans ne peut plus entrer dans son appartement, qui est placé sous scellés.

Cette situation a duré au total six mois. Elle a été d’autant plus dure à vivre que la jeune femme a deux enfants qu’elle doit confier à des proches. De son côté, elle dormi à l’hôtel mais a continué de payer le crédit de son appartement, les charges ou les factures EDF.

"Une descente aux enfers"

"C'est une descente aux enfers", a témoigné Nadia au micro d'Europe 1. "Vous vous retrouvez du jour au lendemain dehors. Tout le monde vous laisse tomber, vous êtes exclus de la société", déplore-t-elle. "En cas d'incendie dans un immeuble, les gens sont relogés rapidement, mais là, comme il s'agit d'un assassinat, personne ne veut se mouiller", enrage la jeune femme.

Chassée de son appartement, la jeune femme a entamé de nombreuses procédures administratives pour le réintégrer. Soutenue par son avocat, elle a finalement obtenu gain de cause en novembre dernier. "Rien n’avait bougé", a-t-elle confié au Parisien. "J’ai retrouvé des cigarettes dans le cendrier et la tasse de café du 5 mai. Il y avait toujours du sang dans la chambre", a-t-elle ajouté.

Les scellés sont maintenus jusqu’à la reconstitution

Depuis, la jeune femme est dans une situation délicate. Elle ne peut pas louer son appartement car elle l’a acheté grâce à un prêt à taux zéro. Mais comme elle ne souhaite plus y vivre, elle devra vraisemblablement se résoudre à le vendre. Or, en raison du crime qui y a été commis, il a perdu beaucoup de sa valeur.

Reste que la privation d’un appartement placé sous scellés n’a rien d’exceptionnel. C’est même généralement la règle  après un crime. Elle est souvent maintenue jusqu’à la reconstitution, où il est indispensable que les lieux n’aient pas été modifiés. Mais, et la difficulté vient de là pour ceux qui en sont victimes, la durée de cette mise sous scellés est très variable selon les cas. Et rien n’est prévu par la loi pour pallier cette privation de logement.

*Le prénom a été modifié