Retour à la case prison pour Iacono

Christian Iacono a vu son pourvoi en cassation rejeté en novembre.
Christian Iacono a vu son pourvoi en cassation rejeté en novembre. © MAXPPP
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avec Brigitte Renaldi et AFP , modifié à
L’ex-maire de Vence avait été condamné pour le viol de son petit-fils, qui s'était ensuite rétracté.

Le feuilleton continue. Christian Iacono, ancien maire de Vence, dans les Alpes-Maritimes, va devoir retourner en prison, à partir du 9 janvier 2012. Il avait été condamné en 2009 pour le viol de son petit-fils Gabriel, qui a depuis retiré ses accusations. Remis en liberté en juin, il a vu son pourvoi en cassation rejeté en novembre, ce qui lui vaut cette réincarcération. En novembre, Christian Iacono avait aussitôt déposé une requête en révision de son procès, assortie d'une demande de suspension de peine. "C’est la commission de révision [des condamnations pénales] qui doit statuer sur ma suspension de peine, puis la recevabilité de ma demande", a expliqué l’ancien édile qui attend l'examen de son dossier.

Mais lundi matin, la gendarmerie de Vence lui a signifié qu’il devait se constituer prisonnier à la prison de Grasse, quelques mois après l’avoir quittée. En juin, sa remise en liberté avait sonné comme un signe d’espoir pour l’ancien maire. "Je crois qu’on est sur la voie de la vérité, pas encore tout à fait, mais presque", s’était-il alors réjoui. Aujourd’hui, Christian Iacono se dit "sous le choc encore une fois".

"Vivre normalement jusqu’au 9"

"Ma famille, mes enfants, mes petits-enfants, on va quand même essayer de vivre normalement jusqu’au 9", a-t-il affirmé, ajoutant que ses avocats allaient "essayer d’obtenir quelque chose". Pour lui, il est "incohérent et en même temps injuste de remettre un innocent en prison". "Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en l’occurrence l'administration judiciaire n'est pas très rapide et peut-être un peu raide", a commenté Me Gérard Baudoux, avocat de Christian Iacono.

"J'ai des choses à dire, je les dirai"

Pour autant, Christian Iacono se dit déterminé à faire reconnaître son innocence. "Tout le monde doit reconnaître ses tords, la justice doit les reconnaître et m'absoudre définitivement", réclame-t-il sur Europe 1. "S'il n'y a pas une réaction de la justice, s'il faut y aller, j'irai. Il n'y a qu'une façon de clamer mon innocence jusqu'au bout, et que ça serve à quelque chose, c'est de me battre jusqu'à la fin. J'ai des choses à dire, je les dirai", prévient l'ancien élu.

"Que mon épreuve, mon calvaire, serve à quelque chose" :

Christian Iacono dit par ailleurs "comprendre des gens qui se sont suicidés pour des affaires comme ça". "Je vois souffrir autour de moi, ma femme, mes enfants, mes petits-enfants. Il faut que ça s'arrête", clame-t-il. Mais il ne se laisse pas abattre : "il faut que je résiste. Je vais tenir", assure-t-il. "Je voudrais que mon épreuve, mon calvaire, serve à quelque chose", demande-t-il.

Des accusations mensongères

Âgé de 76 ans, l’élu avait été condamné en avril 2009, puis en appel le 23 février 2010, à neuf ans de prison pour le viol de son petit-fils, Gabriel. Mais en mai 2010, celui-ci, aujourd’hui âgé de 20 ans, était subitement revenu sur ses accusations. Le jeune homme avait alors expliqué devant la chambre de l’instruction qu’il avait cherché, par ses mensonges, à "rapprocher [ses] parents après leur divorce et [à] être au niveau des attentions de tout le monde".

"Je m'aperçois en fin de compte que j'ai mis dix ans à mentir et il va falloir peut-être que je mette encore dix ans pour démentir", a réagi le jeune homme en apprenant que son grand-père allait retourner en prison.