Rallye du Var : la voiture expertisée

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avec AFP , modifié à
Le pilote, dont la garde à vue a été levée lundi, assure que la pédale de freins n'a pas répondu.

Il met en cause les freins. Le pilote de la voiture qui a foncé dans la foule samedi au Rallye des Maures, dans le Var, faisant deux morts et 19 blessés, a affirmé lundi que la pédale n'avait "pas répondu".

"Au cours de son audition, mon client a expliqué aux gendarmes que la pédale de frein n'a pas répondu. Il a alors actionné le frein à main hydraulique avant d'aborder la courbe mais il n'a pas pu rétablir la course," a relaté l'avocat du pilote, Me Patrice Moeyaert. "Nous avons pu voir les premières vidéos et à un instant on voit de la fumée au niveau des roues arrières qui correspond à l'usage du frein à main", a-t-il assuré.

"Mon client est effondré, il est hanté par les images des victimes, qu'il veut contacter, mais pour l'instant nous le lui avons déconseillé," a ajouté Me Moeyaert.

22 ans d'expérience

Me Patrice Moeyaert a également précisé que son client était un "pilote d'expérience" qui pratiquait la course automobile depuis 22 ans. L'avocat affirme que sur ce tronçon les voitures peuvent atteindre 180 km/h avant la zone de freinage "et de prendre le virage en première". "A cet endroit mon client arrivait au grand maxi à 140 car lors de la première spéciale il avait entendu des cliquetis dans le moteur. Il avait décidé de rouler en-dessous de l'allure habituelle par peur de bloquer le moteur. En revanche, il n'avait enregistré aucune alerte au niveau des freins".

Le véhicule, "préparé depuis deux ans et dont c'était le 1er rallye", a été transféré à Paris pour être expertisé. Les résultats pourraient être connus jeudi. La procureure Danielle Drouy-Ayral a indiqué qu'elle attendait les conclusions de l'expertise pour décider ou non de l'ouverture d'une information judiciaire.

Selon l'avocat, son client a pu retrouver sa liberté lundi en fin de matinée, tout comme le co-pilote. Tous deux avaient été placés en garde à vue dimanche après-midi à la gendarmerie de Gassin-Saint-Tropez. Un juge devrait être saisi prochainement et le pilote mis en examen.