Procès Iacono : le petit-fils entendu sur ses rétractations

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Noémie Schulz avec Chloé Pilorget-Rezzouk , modifié à
Gabriel Iacono, qui a accusé durant 11 ans son grand-père de l’avoir violé avant de se rétracter, est entendu mercredi devant la cour d’assises de Lyon. Un temps fort du procès. 

C’est une journée clef du procès de Christian Iacono. Mercredi, son petit-fils Gabriel est entendu par la cour d’assises du Rhône. Aujourd’hui âgé de 24 ans, celui qui a accusé son grand-père de l’avoir violé doit expliquer pourquoi il a menti pendant onze ans avant de se rétracter, en mai 2011. Sur la base de ces accusations, portées par l’enfant dès ses neuf ans, l’ex-maire de Vence dans les Alpes-Maritimes avait été condamné à neuf ans de réclusion pour viol et agressions sexuelles, avant d’obtenir l’annulation de cette condamnation et un procès en révision.

Parole d’adulte contre parole d’enfant. Pendant des années, c’était la parole de Gabriel contre celle de son grand-père. Mais aujourd’hui, ce sera sa parole d’adulte contre sa parole d’enfant. Gabriel Iacono sait qu’il risque d’être malmené par l’avocat général qui ne se contentera pas d’un "j’ai menti".  On a en effet entendu Jean-Paul Gandolière s’interroger plusieurs fois : "Mais comment un enfant de neuf ans aurait-il pu inventer cela ?"

Une rétractation guidée par la culpabilité ? Les parents de Gabriel, eux-mêmes, sont convaincus que leur fils est revenu sur ses accusations parce qu’il n’a pas supporté d’envoyer son grand-père en prison, et que c’est la culpabilité qui a guidé ce retournement. Des arguments inaudibles pour Gérard Baudoux, l’avocat de Christian Iacono, qui clame son innocence depuis 15 ans : "C’est tout de même inquiétant de considérer que lorsqu’un enfant accuse on le croit, on n’est pas dans le doute, mais lorsqu’il est innocent on le croit éventuellement, avec suspicion, et on reste dans le doute.

Abusé oui, mais par qui ? A la barre hier, Philippe Iacono, le fils de Christian et père de Gabriel,  a évoqué une autre hypothèse : son fils aurait bien été abusé enfant, mais peut-être pas par son grand-père. Une version qui permettrait aux Iacono, dont l’histoire familiale très complexe repose notamment sur de vives tensions entre Philippe et Christian, de sortir l’impasse dans laquelle ils sont depuis 15 ans de bataille judiciaire.

Mais le président de la cour a insisté : la justice n’a pas pour rôle de réconcilier les familles, mais celui de rechercher la vérité. 

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