Marseille : la colère des parents de Kamel

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et Nathalie Chevance , modifié à
TEMOIGNAGE - Les parents de cet ado tué à la kalachnikov demandent à l'Etat plus de fermeté.

"Il faut être sévère, très sévère". C'est le message adressé par les parents de Kamel, un adolescent tué par balles en décembre dernier à Marseille, au ministre de l'Intérieur, en déplacement dans la cité phocéenne. Manuel Valls a installé vendredi le nouveau préfet de police dans un contexte particulièrement tendu. Depuis plusieurs mois, de nombreux règlements de comptes à armes de guerre sont survenus à Marseille.

Vingt autres sont morts

Kamel, 17 ans, est l'une des victimes de ces règlements de compte. En décembre dernier, il a été touché de sept balles d'une arme de type kalachnikov, au pied d'un immeuble de la cité de la Castellane, dans un quartier sensible du nord de Marseille. En cause : une dispute, pour une histoire de fille, et un mauvais regard avec un jeune homme d'une cité voisine, raconte sa mère au micro d'Europe 1. "Ceux qui l'ont tué voulaient le mettre dans sa poche et après faire ce qu'ils en voulaient. Mon fils a reçu sept balles", commente-t-elle.

"Il n'y a pas d'excuse, je ne vois pas" :

Mais Samira Beline pense pas qu'au cas de son fils, elle voit au delà. "Depuis la mort de mon fils, il y en a eu vingt autres qui sont morts. Aujourd'hui, pour un oui ou pour un non, on vous tire une balle", déplore-t-elle. La mère de famille souhaite ainsi que les détenteurs d'armes de guerre soient sanctionnés plus durement. "Je pense que, si à chaque fois que l'on attrapait quelqu'un avec une arme, on lui mettait cinq ans simplement parce qu'il a porté une arme, il aurait moins de morts", estime-t-elle.

"Moins de mamans qui pleurent"

Pour le père de la victime le crime dont a été victime son fils est une dérive des clans à Marseille. "Je me souviens, à mon époque, quand il y avait une bagarre on y allait à coups de poing et le lendemain on se serrait la main, on buvait un café, on ne se tuait pas. Il n'y avait pas cette violence", estime-t-il.

Le père de famille demande donc aux autorités d'agir rapidement. "Ce que je dirai au ministre de l'Intérieur : il faut être sévère, très sévère. On attend les nouveaux policiers, les nouveaux gendarmes qui arrivent. J'espère qu'il y aura plus de sécurité dans les quartiers et moins de mamans qui pleurent", conclut-il.