Marseille : l'incendie a fait 6 morts

80 marins-pompiers et 28 véhicules ont été mobilisés pour combattre l'incendie
80 marins-pompiers et 28 véhicules ont été mobilisés pour combattre l'incendie © Reuters
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avec Nathalie Chevance et AFP , modifié à
Le feu dans la maison de retraite a été provoqué malgré lui par un résident. Roselyne Bachelot s'est rendue sur place.

Il voulait simplement ouvrir un paquet de bonbons récalcitrant avec un briquet. L'incendie qui a fait six morts dans la maison de retraite "Les Anémones", dans le 12e arrondissement de Marseille, a été déclenché accidentellement par un pensionnaire de 75 ans. Le retraité, actuellement interrogé par la police, souffrirait de troubles du comportement.

Mardi, vers 2h30, le pensionnaire du troisième étage de cet établissement a tenté d'ouvrir avec un briquet un emballage plastique dont le ruban résistait. Les flammes se sont alors très vite propagées dans la pièce. Le septuagénaire n'a eu que le temps de prendre la fuite.

Les systèmes d’alarme et de sécurité de la maison de retraite semblent avoir fonctionné mais le feu a pris extrêmement vite et surtout très violemment.

"Un incendie extrêmement violent"

"L'incendie à proprement parler s'est déroulé dans une seule chambre qui est complètement ravagée par les flammes", a déclaré mercredi matin sur Europe1 le procureur adjoint de la République de Marseille, Christophe Barret. "On a un incendie qui est extrêmement violent d'après ce que les pompiers indiquent. Il s'est propagé au couloir attenant, du fait de la chaleur intense qui s'est dégagée. Ensuite, ce sont les fumées qui ont très vraisemblablement provoqué la mort des six pensionnaires", a ajouté Christophe Barret.

Les six victimes, toutes des femmes, ne se trouvaient pas à proximité de la chambre du septuagénaire. Mais, compte tenu de leur état de santé, il leur était impossible de se déplacer toutes seules. Mardi soir, quatre personnes assuraient la garde de nuit de cet établissement qui compte 180 pensionnaires.

Les six femmes, âgées de 51 à 93 ans, sont mortes par intoxication, a annoncé la Préfecture. L'incendie a également fait 13 blessés dont trois graves, une femme de 91 ans et deux hommes de 77 et 85 ans. Selon l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM), une de ces victimes se trouvait en réanimation à l'hôpital de la Conception avec un pronostic vital engagé.

"Nous allons bien entendu pratiquer des autopsies pour déterminer les causes certaines du décès mais très vraisemblablement ce sont les intoxications par les fumées. C'étaient des pensionnaires qui ne pouvaient pas se mouvoir seuls et qui ont été découverts décédés par les pompiers", a conclu le procureur adjoint.

L'établissement en partie évacué

Le feu a été maîtrisé par 80 marins-pompiers. Les troisième et quatrième étages ont été évacués. Les autres résidents de ce bâtiment, construit dans les années 80, sont restés dans leurs chambres. "Je suis allée dans sa chambre. Elle dormait tranquillement", a raconté sur Europe 1, Yvette, venue rendre visite à sa mère centenaire, mercredi matin. "On a fait des bisous et je suis rentrée à la maison. J'y retournerai cet après-midi", ajoute-t-elle en précisant que la pensionnaire ne s'est rendue compte de rien.

"J'ai demandé si on allait les évacuer, on m'a dit 'non'. On la laisse dormir, elle déjeunera normalement. La maison de retraite est hors de cause parce que c'est des gens formidables", conclut Yvette.

"Les Anémones" avaient en effet reçu la visite de la commission de la sécurité sans que la moindre anomalie ne soit signalée. Il y a trois semaines, le personnel de l'établissement s’était même plié à un exercice anti-incendie.

La ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot, s'est rendue sur place mercredi après-midi, accompagnée du sénateur-maire UMP Jean-Claude Gaudin. La ministre a estimé que l'équipe de nuit présente était "suffisante". Roselyne Bachelot a par ailleurs tenu à rappeler qu'il ne s'agissait pas d'un hôpital mais dans un établissement pour personnes âgées dépendantes. "Sur le plan juridique, les chambres de ces maisons de retraite sont considérées comme le domicile de la personne", a-t-elle ajouté, sans écarter toutefois la possibilité de "renforcer les normes de sécurité".