Madoff du Sud-Est : "le grand train" de vie

Les enquêteurs ont découvert que l'escroc possédait un bateau et deux voitures allemandes de luxe.
Les enquêteurs ont découvert que l'escroc possédait un bateau et deux voitures allemandes de luxe. © Reuters
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avec Nathalie Chevance, correspondante à Marseille , modifié à
Le courtier en assurances avait des appartements à la montagne mais aussi un bien en Floride.

Au total, Fabrice Denizet, 45 ans, surnommé "le Madoff du Sud-Est" aurait détourné près de 38 millions d'euros auprès de 600 "clients". Dans cette vaste affaire d'escroquerie aux faux placements, le courtier en assurances a été mis en examen jeudi pour "abus de confiance aggravés, abus de biens sociaux, escroqueries et blanchiment en bande organisée".

Lors de sa garde à vue, le gérant de deux sociétés de courtage en assurances de Toulon a reconnu les faits mais nie tout enrichissement personnel. Pourtant, les enquêteurs de la Division économique et financière de la police judiciaire de Marseille ont découvert que Fabrice Denizet menait un train de vie particulièrement luxueux.

Des voitures de luxe, une villa à Toulon

L'homme, qui a brassé des millions depuis 2006, a acquis une dizaine de biens immobiliers, dont des appartements à la montagne ou en Floride (Etats-Unis) ainsi qu'un appartement dans le Var et une maison cossue à Toulon, sa résidence principale. Les enquêteurs ont également mis la main sur un bateau et deux voitures allemandes de luxe.

Le parquet a requis le placement de l'escroc présumé sous mandat de dépôt. Il devait être écroué dans la nuit de jeudi à vendredi après avoir été présenté au juge des libertés et de la détention. Concernant, les deux autres personnes en garde à vue, soupçonnées d'être ses associés, le parquet a réclamé un contrôle judiciaire assorti d'un cautionnement, relate La Provence.

"Son examen de conscience"

Christiane, une victime, a placé 15.000 euros chez ce courtier. Cette femme de 59 ans a pour unique revenu, une pension d'invalidité. Elle n'a jamais touché un centime en retour mais les relevés envoyés par l'escroc présumé indiquaient qu'elle gagnait de l'argent. Elle s'est laissée convaincre car le courtier possédait une bonne réputation.

"Tout le monde disait du bien de lui" :

"Je pense qu'il faudrait qu'il fasse son examen de conscience parce que, lui, il a mené le grand train de vie au détriment de qui ? De petites gens qui travaillaient ou qui étaient malades. Il mérite une très grosse punition. Je suis écœurée", déplore cette femme qui envisage de porter plainte.

Un appel à témoins est lancé

Mais la plupart des victimes ignorent encore avoir été escroquées. Du coup, Roland Gauze, le directeur de la police judiciaire de Marseille lance un appel à témoins. "Il y en a qui sont dans l'ignorance et qui vont s'en apercevoir. Ils vont pouvoir se présenter à nous, porter plainte et nous expliquer comment elles ont été approchées. Savoir comment le système s'est mis en place (…) Les personnes interrogées sont tombées des nues. Elles ont été appâtées par une présentation très crédible et elles y sont allées en toute confiance".

Si vous pensez avoir été victime de cette escroquerie, vous pouvez joindre le 04.91.39.87.11 ou le 04.91.39.86.04