Le crime de Soleilland

© Capture ecran credit CNRS
  • Copié
Fabienne Cosnay , modifié à
Jacques Pradel revient sur une affaire qui a reporté l’abolition de la peine de mort en France.

31 janvier 1907, Paris. La petite Marthe Erbelding, 11 ans, est violée et assassinée par un ami de ses parents, Albert Soleilland. Le 24 juillet, il est jugé et condamné à mort par les assises de la Seine. Partisan de l’abolition de la peine capitale, le président de la République Armand Fallières décide d’exercer son droit de grâce. Dans le même temps, un projet en faveur de l’abolition de la peine de mort est déposé à l’Assemblée en novembre.

La presse s’empare de l’affaire

Dès lors, une partie de la presse se déchaîne. Les détails de ce crime sordide sont livrés par les journaux et bouleversent l’opinion. Dans ses colonnes, Le Petit Parisien organise un référendum sur la peine capitale. Les résultats sont sans appel : 74 % des lecteurs déclarent y être favorables. 3Voilà où il est. Voilà où il devrait être" titre de son côté l’hebdomadaire L’Illustration, montrant en vis-à-vis un Soleilland au bagne et un Soleilland sur l’échafaud.

C’est dans ce contexte que le débat sur l’abolition de la peine capitale arrive à l’Assemblée. En dépit des plaidoyers de Jean Jaurès et d'Aristide Briand, la peine de mort est maintenue en 1908 par 330 voix contre 201. Elle sera abolie le 17 septembre 1981.

Pour en savoir plus : Jean-Marc Berlière, Le crime de Soleilland. Les journalistes et l’assassin, Tallandier, 2003.