Laura, enceinte, agressée à cause d’une voiture mal garée

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Lionel Gougelot avec , modifié à
TEMOIGNAGE - La femme à l’origine des coups s’en est prise délibérément à son ventre. Et les témoins de la scène n’ont pas réagi.

C’est une agression d'une rare violence qui s’est déroulée devant une école de Lens. Une femme enceinte de 8 mois a été passée à tabac par une automobiliste qui a particulièrement visé le ventre de la future mère de famille. La scène s’est déroulée devant les yeux de plusieurs témoins qui n’ont pas réagi. C'est la jeune femme elle-même qui a dû appeler les pompiers.

>> Laura raconte son agression à Europe 1.

"Elle voulait tuer le bébé". Le ton est monté pour une histoire de voiture mal garée. Et selon Laura, l’auteure des coups visait délibérément son ventre bien visible. "Je la vois en furie. Elle regarde mon ventre et me dit : ‘j’en ai rien à foutre que tu sois enceinte. Et je t’éclate ton bidon’. J’ai eu le droit à trois coups de genou dans le ventre. Un coup violent à la tête. C’est ce qu’elle voulait. Elle l’a dit avec ses mots : elle voulait tuer le bébé", se souvient la jeune femme encore sous le choc.

Écoutez l'intégralité de son témoignage :

Femme enceinte agressée : "elle voulait tuer...par Europe1fr

"Personne n’a bougé". Et ce qui interpelle Laura, c’est aussi que personne n’a bougé pour lui venir en aide. "Personne n’a bougé. Je ne sais pas si les gens ont eu peur. Ils ont peut-être été choqués. Je ne sais pas pourquoi personne n’a bougé", réagit-elle. Seul un homme, est venu à sa rencontre, une fois l’agression terminée. "Une fois qu’elle a terminé de me frapper, un homme est venu et m’a dit de m’enfermer dans ma voiture. Je me suis enfermée dans la voiture. J’ai appelé la police en pleurs. J’étais sonnée, je tremblais, je saignais du nez", détaille Laura au bord des larmes.

"Il avait du mal à bouger". Rapidement, les pompiers arrivent sur place et la conduisent aux urgences maternité de Lens, où on lui pratique une échographie. Et les résultats sont dans un premier temps inquiétants. "Habituellement, mon bébé, il est nerveux, il bouge tout le temps. Là, son cœur battait, mais il avait du mal à bouger. Au bout d’une quinzaine de minutes on a réussi à le faire bouger", explique-t-elle.

"J’ai eu la peur de ma vie". Depuis que les médecins l'ont prévenue que son bébé pourrait naître avec des hématomes tellement les coups ont été violents, Laura vit dans la crainte et espère qu’une chose : que son agresseure soit interpellée. "J’ai eu la peur de ma vie. C’est ce qui me révolte. C’est le fait qu’elle s’en est prise directement au ventre. Elle a eu comme propos : ‘je lui crève son bébé, je lui crache dessus’. Et maintenant j’attends. Je voudrais juste que l’on m’appelle et qu’on me dise : ‘c’est bon on l’a retrouvée, on l’a arrêtée", conclut-elle avec amertume.