La "pastèque connection" démantelée

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Solène Cordier , modifié à
Les trafiquants cachaient le haschich dans des palettes de fruits et légumes qui venaient du Maroc.

Huit mois d’enquête couronnés de succès. Les policiers de la brigade des stupéfiants de la police judiciaire de Dijon ont mis à jour un trafic de haschich caché dans des palettes de fruits, révèle jeudi le Bien public.

Les livraisons surveillées

La "pastèque connection", comme l’ont surnommée les enquêteurs, était dans le radar des forces de l’ordre depuis l’été 2011, après des confidences d’un indic désignant deux hommes faisant parvenir du haschich en Côte d’Or depuis l’étranger. Les deux individus, "un Dijonnais âgé de 31 ans et un habitant de Chenôve âgé de 43 ans", précise le Bien public, étaient déjà connus des services de police, qui entament donc une surveillance.

Les enquêteurs découvrent que les deux compères viennent de créer une entreprise d’importation de fruits et de légumes, Big Fruit, domiciliée dans la zone industrielle de Chenôve. Un juge d’instruction délivre une commission rogatoire et le circuit de livraison des pastèques, melons et oignons rouges du Maroc à l’entrepôt de Chenôve, et parfois au  marché de Rungis, est minutieusement surveillé.

Interpellation mardi

Au fil des semaines, les policiers sont persuadés que ces importations légales cachent des livraisons de drogue. Les échanges des fondateurs de Big Fruit avec le maraîcher marocain et le transporteur espagnol sont suivis de près et le 23 juillet, les forces de l’ordre décident de passer à l’action. Alertés de l’arrivée imminente d’un convoi, les policiers organisent la filature d’un poids lourd espagnol de la frontière à l’entrepôt de Chenôve.

A son arrivée mardi en fin de matinée, les policiers cachés aux alentours interpellent les deux chauffeurs et les patrons de Big Fruit.

62 kilos de résine trouvés

Le chargement est examiné avec l’intervention d’un chien spécialisé dans la recherche de stupéfiants. Après plusieurs heures, 62 kilos de résine de cannabis de très haute qualité sont trouvés. "La drogue était dissimulée, par petites quantités bien emballées, à l’intérieur même du bois des palettes, selon un procédé que n’ont pas voulu révéler les enquêteurs", écrit le Bien public.

Les chauffeurs espagnols ont rapidement été mis hors de cause. Quant aux fondateurs de Big Fruit, ils ont été conduits devant le juge d’instruction en charge du dossier. L’un d’entre eux a été placé sous contrôle judiciaire, le second est incarcéré.