La décoloration tourne au calvaire

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Une habitante de Haute-Savoie a été brûlée au 1er degré sur tout le crâne après une teinture.

C'est une petite victoire. Annick a remporté son procès contre le patron de son salon de coiffure en Haute-Savoie. Le tort de ce dernier ? Lui avoir brulé le crâne avec un produit pour décolorer les cheveux, raconte lundi Le Parisien.

En février 2009, Annick, brune, quadragénaire de La Roche-sur-Foron, en Haute-Savoie, se rend comme d'habitude chez son coiffeur pour se faire teindre en blonde, sa couleur préférée. "Ce jour-là, ma coiffeuse habituelle m'a proposé une nouvelle méthode, pour a-t-elle dit, 'activer plus rapidement'", commente-t-elle dans les colonnes du quotidien.

"Ma tête fumait comme un gâteau"

L'effet est immédiat. Moins de cinq minutes après le début de l'opération, Annick ressent une important brûlure sur tout le crâne. Le papier d'aluminium qui lui entoure la tête agit comme une serre. "C'était atroce", se souvient-elle. "Ma tête fumait comme un gâteau qui sort du four".

En retirant l'aluminium, la coiffeuse arrache aussi de nombreuses mèches, et celles qui restaient sur sa tête "ont fini dans le syphon du lavabo". Chauve, Annick ne s'est pas reconnue en se regardant dans la glace. "J'étais en état de choc".

"On m'a traitée de piaf, de Kojak" 

Problème, Annick ne peut pas rester dans cet état. "Je suis serveuse dans un bar-restaurant", justifie-t-elle. Une épreuve douloureuse. "J'ai subi des railleries. On m'a traitée de piaf, de Kojak. J'ai dû prendre des antidépresseurs", confie-t-elle encore au Parisien

Dans cette épreuve, le patron du salon de coiffure a choisi le camp de son employée. Il refuse de reconnaître la faute professionnelle et contraint, du coup, Annick à saisir la justice. Ce qu'elle fait rapidement. Le médecin expert nommé par les juges conclut que "les brûlures sont en relation directe et certaine avec le traitement appliqué par le salon de coiffure". 

13.000 euros de dommages et intérêts 

Le 27 avril, trois ans après le début de l'affaire, le tribunal donne finalement gain de cause à la victime. Le patron du salon doit lui verser 12.888 euros de dommages et intérêts, mais aussi lui rembourser 1.500 euros de frais de justice, et verser 1.725 euros à la CPAM en dédommagement.  

Une décision qu'il conteste. "Cette cliente a grossi le problème quand elle a compris qu'elle pouvait toucher un peu de sous", considère Dominique Perrot. Annick, elle, demeure choquée, malgré ses cheveux repoussés. "Je ne pourrai jamais redevenir blonde. C'est comme si on m'avait volé mon image".