L'agresseur du "roi de la nuit" jugé

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avec AFP , modifié à
X. Philippe, suspecté d'avoir commandité l'assassinat raté de T.Gomez, comparaît mercredi.

C'est une affaire digne d'un roman, à laquelle la justice va s'intéresser mercredi. Xavier Philippe, ancien associé de Tony Gomez au Banana Café à Paris, est jugé pour avoir commandité en 1998 des violences contre le "roi de la nuit" parisienne et son compagnon. 

Xavier Philippe, 55 ans, comparaît pour "complicité de violence aggravée". Il purge déjà une peine de 30 ans de réclusion pour l'assassinat, en 2005, de Christophe Besse, avec lequel il était associé dans l'exploitation d'une boulangerie-pâtisserie dans le quartier du Marais à Paris. 

Le compagnon de Gomez blessé au coude 

La justice l'accuse d'avoir commandité, il y a quatorze ans, une opération contre son partenaire commercial de l'époque Tony Gomez et le compagnon de ce dernier, Grégory Colombe. Selon l'accusation, ce dernier rentrait chez lui, le soir du 28 avril 1998, quand il s'était retrouvé face à un individu qui l'avait mis en joue avec une carabine, lui demandant "qui tu es, toi?". Quand il s'est enfui, l'agresseur lui a tiré dessus, mais il n'avait été blessé qu'au coude. 

L'exécutant serait un chauffeur-routier d'Orléans, Alain Samycia, 59 ans, qui comparaît pour "violence aggravée". 

Assurance vie en faveur de Philippe 

Tony Gomez, aujourd'hui à la tête du club Chez Castel à Saint-Germain-des-Prés après avoir longtemps été le gérant du Queen sur les Champs-Elysées, était alors le gérant du Banana Café. Ce rendez-vous nocturne des gays dans le quartier des Halles est notamment réputé pour avoir inspiré l'ambiance du film Pédale douce.  

Selon ses déclarations au cours de l'enquête, le guet-apens visait à l'assassiner, lui et son compagnon, en faisant croire que l'un des deux avait tué l'autre, puis s'était suicidé en prenant des somnifères.

L'avocat de l'accusation met en exergue un autre point commun entre Christophe Besse et Tony Gomez : les deux hommes avaient souscrit une assurance vie au bénéfice de Xavier Philippe.  

La défense parle de "mise en scène" 

Et si le "roi de la nuit parisienne" se refuse aujourd'hui de parler de son ancien directeur financier, il n'avait pas hésité à le faire lors du procès en 2008 à l'issue duquel l'accusé avait été condamné. "Il n'a jamais eu de règles, il ose tout car il ne fait pas la différence entre ce qui est permis ou non", avait déclaré Tony Gomez à la barre.

L'avocat de la défense a assuré qu'il serait "très offensif" pour dénoncer au procès "d'énormes anomalies" dans le récit du déroulement des faits. "Des constations matérielles sur la scène de crime nous poussent à dire que c'est une mise en scène", a fait valoir Me Philippe Sarda.