Intoxications à Avignon : un cas inquiétant

Des produits artisanaux de la marque "Les délices de Marie Claire" font l'objet d'analyses.
Des produits artisanaux de la marque "Les délices de Marie Claire" font l'objet d'analyses. © DR
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avec Yann Terrou et Julien Pearce , modifié à
Cinq personnes ont été hospitalisées après un repas de famille jeudi soir.

Un repas de famille jeudi soir s'est soldé par cinq hospitalisations le week-end dernier à Avignon. Le pronostic vital est engagé pour l'une d'entre elles. Les quatre autres personnes sont dans un état "sévère", selon les dires des médecins.

Toutes ont été placées sous assistance respiratoire et anesthésie générale, après avoir été victimes d'une "neuro-intoxication alimentaire".

"Une infection par toxine botulique"

Les premières analyses font état d'une intoxication rare et non contagieuse : la toxine botulique. Il s'agit d'une intoxication grave mais peu fréquente. Elle affecte le système nerveux et provoque la paralysie des muscles, sur le même principe que le botoxe utilisé pour le traitement des rides. "La mort intervient par insuffisance respiratoire", a expliqué au micro d'Europe 1 le Dr Michel Popoff de l'Institut Pasteur.

La préfecture et l'Agence régionale de santé ont lancé une enquête pour déterminer l'origine de cette intoxication. Des aliments consommés ont été prélevés. Plusieurs d'entre eux ont été cuisinés à domicile et font l'objet d'analyses. Les résultats seront connus dans une dizaine de jours. Mais d'après le Dr Michel Popoff de l'Institut Pasteur, "les aliments en cause sont toujours des aliments en conserve".

Des plats artisanaux en cause

Pour l'heure, deux pistes sont privilégiées : la première est celle d'un poisson qui aurait été refroidi de manière trop brutale. Deux produits d'une marque artisanale distribuée dans les Bouches-du-Rhône, la Drôme, le Var et le Vaucluse, "Les Délices de Marie Claire", font également l'objet d'analyses. Il s'agit d'une tapenade verte aux amandes (pot de 180 g- lot n°112005) et une tartinade de tomates séchées (pot de 180g - lot n°112607) de date limite de consommation optimale 16/12/12.

"Dans l'attente des résultats et à titre de précaution, il est conseillé de suspendre la consommation des produits appartenant à ces deux lots", a indiqué la préfecture. Au micro d'Europe 1, Martine Clavel, secrétaire général de la préfecture du Vaucluse, reste néanmoins prudente : "c'est une hypothèse, pour ne pas prendre le risque de voir d'autres personnes les consommer". "Il n'est pas souhaitable d'incriminer cet artisan s'il n'est finalement pour rien dans l'intoxication".

Une trentaine de cas de ce genre ont été constatés l’an dernier. Une personne est décédée de cette infection.