Il voulait "corriger" son neveu en le ligotant

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avec AFP

Un homme qui avait ligoté son neveu de 16 ans à un arbre avant de l'asperger d'essence et de lui mettre le feu, a expliqué mardi, devant la cour d'assises de Melun, qu'il voulait simplement "l'aider" à revenir dans le droit chemin. Abdelatif Bouziane, qui avait 22 ans à l'époque des faits en 2007, risque 30 ans de prison pour "actes de torture ou de barbarie" ayant entraîné l'invalidité permanente de son neveu Anouar. "Mon neveu, je l'aimais beaucoup. J'ai toujours su comment lui parler, comment réagir avec lui, j'étais la seule personne qu'il écoutait", a déclaré le prévenu. "Je voulais qu'Anouar cesse ses conneries", a-t-il ajouté.

Soupçonnant le jeune homme, qui avait déjà eu quelques démêlés avec la police, d'avoir participé à un cambriolage chez sa propre tante, Abdelatif Bouziane était parti en début de soirée le chercher "pour qu'il reconnaisse" ces faits, a-t-il expliqué. Après l'avoir frappé, il l'avait obligé à monter dans son coffre de voiture. Il l'avait conduit jusqu'au pavillon familial, dans la cité sensible de la Pierre-Collinet à Meaux. Il l'avait à nouveau frappé, puis attaché à l'aide d'un câble électrique à un pin au milieu du jardin. Il l'avait aspergé d'essence et, à quatre reprises, avait approché une allumette "pour lui faire peur", selon ses dires. Anouar s'était enflammé, ce qui lui a valu des brûlures graves sur tout le corps, et l'a laissé handicapé à vie.

"C'était la connerie de ma vie, et je lui ai gâché la vie", a admis Abdelatif Bouziane, qui était alors chauffeur de bus et gérant de pizzeria, et qui venait d'avoir un bébé. Mardi et mercredi, le tribunal doit déterminer si le prévenu a prémédité ses actes, et quel a été le degré de cruauté des violences qu'il a exercées sur Anouar.