Gard : le père a été écroué

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avec AFP , modifié à
Le jeune papa de 21 ans assure ne pas se souvenir de ce qui s'est passé.

Le jeune père de famille soupçonné d'avoir tué son bébé en le jetant au sol, a été mis en examen dimanche pour "homicide volontaire sur mineur de 15 ans" puis incarcéré en fin de journée. Après quatre jours de cavale, le père soupçonné d'infanticide s'était rendu de lui-même samedi matin aux gendarmes de Bessèges, dans le Gard. Il a "refusé de s'exprimer devant le juge d'instruction".

S'il est resté silencieux devant le juge d'instruction, cet étudiant en 2e année d'histoire s'était en revanche montré "particulièrement bavard" lors de sa garde à vue, a précisé le procureur Robert Gelli. Une expertise psychiatrique et une autre médico-psychologique du jeune homme vont être effectuées dans les jours ou semaines à venir, a-t-il ajouté.

"Plus aucun souvenir" du drame

"Sur le fond, c'est assez curieux parce qu'il est d'une précision absolue et très poussée sur tout ce qui s'est passé avant et après la scène où l'enfant tombe. Pour ces quelques minutes-là, il n'a plus aucun souvenir si ce n'est des flashs. Il voit le bébé par terre, il voit une dispute avec sa femme, il voit le bébé chuter mais il ne sait pas comment ni pourquoi", a détaillé le procureur.

Sur sa responsabilité dans la chute de l'enfant, "il ne l'exclut pas, mais il ne le dit pas non plus", a précisé Robert Gelli. Concernant ses liens avec son bébé, le procureur a décrit quelqu'un "d'assez curieux, il semble assez détaché, enfin pas détaché, mais dans son monde".

Une dispute à l'origine du drame

Tout commence lors d'une promenade en forêt, mardi, près de Bessèges. D'après la mère du nourrisson, le père, dont elle était séparée depuis le mois de mai, se serait mis en colère parce qu'elle voulait mettre de la crème solaire à l'enfant. Il lui aurait alors pris le bébé des bras, puis l'aurait jeté à terre à deux reprises. Les constatations médico-légales ont confirmé que le bébé avait bien été victime de deux chocs à la tête, selon une source judiciaire.

La jeune femme était arrivée dans le Gard le matin même, afin que son ex-compagnon puisse être auprès de son fils qu'il n'avait pas vu depuis la séparation du couple. Mais, dès le repas de midi, les dissensions entre les jeunes gens étaient réapparues.

Il s'est rendu samedi

Après les faits, il avait pris la fuite. Introuvable depuis mardi après-midi, il avait fait l'objet d'intenses recherches jusqu'à ce que son père contacte les gendarmes vendredi soir pour les avertir que son fils souhaitait se rendre. Un rendez-vous a alors été fixé pour samedi matin à la gendarmerie de Bessèges. Ce rendez-vous a été honoré. Le jeune homme avait immédiatement été placé en garde à vue.

Végétalien, ne possédant ni téléphone portable ni carte bancaire ni matériel informatique, le jeune père est décrit comme un proche de la philosophie de la décroissance. Il prônait une limitation du développement économique pour préserver l'environnement. Pour le procureur de la République de Nîmes, le drame est intervenu dans un contexte marqué par un profond désaccord des parents sur le mode de vie et l'éducation du bébé. Antagonisme déjà à l'origine de la séparation du couple qui s'était formé sur les bancs de l'université de Tolbiac, à Paris.