Fleury-Mérogis : trois surveillants agressés

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avec AFP

Un surveillant de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) a été séquestré chez lui et deux autres ont été agressés dans le hall de leur immeuble, deux affaires qui pourraient avoir trait à leur profession, a-t-on appris mardi de sources concordantes. Vendredi soir, "un collègue s'est fait séquestrer, bâillonner, rouer de coups par trois individus cagoulés qui sont rentrés chez lui", à Corbeil-Essonnes, a raconté Gérald Ferjul, secrétaire local du syndicat Ufap-Unisa Justice. "Ils l'ont menacé pour essayer de le corrompre", a-t-il ajouté. L'agression a entraîné cinq jours d'ITT (Incapacité totale de travail) pour le surveillant, très choqué.

"Cela s'apparente à un guet-apens directement lié à son identité professionnelle, puisqu'il y a eu des pressions par rapport à son métier", a dit une source pénitentiaire. Dimanche soir, deux autres surveillants se sont fait agresser dans leur résidence qui jouxte la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, après avoir demandé de quitter les lieux à une quinzaine de jeunes qui occupaient le hall de l'immeuble. "Quatre jeunes ont été placés en garde à vue", a-t-on dit à la gendarmerie, où les surveillants ont déposé plainte. Mais selon les enquêteurs, "la bagarre n'est pas liée" à leur statut mais serait plutôt la conséquence d'une dispute de voisinage qui aurait dégénéré.

"Cela s'apparente à un conflit de voisinage, mais les premiers témoignages des agents ont fait état d'allusions claires à leur identité professionnelle", a précisé une source pénitentiaire. "Nous sommes des cibles de par notre métier", a affirmé Gérald Ferjul, qui a souligné que la résidence "est réputée pour héberger des surveillants", évaluant à 60% le nombre de logements occupés par des fonctionnaires de l'administration pénitentiaire. Le reste est composé de logements sociaux, où peuvent parfois vivre d'anciens détenus, une "mixité détonante" qui risque de dégénérer, a averti M. Ferjul.
En octobre, un surveillant affecté au quartier disciplinaire de la maison d'arrêt de Nanterre, a été menacé de mort par deux personnes casquées alors qu'il allait prendre son service.