Essonne : Courtois fixé sur son sort jeudi

En première instance, la demande de remise en liberté de Michel Courtois avait été rejetée le 2 mai dernier.
En première instance, la demande de remise en liberté de Michel Courtois avait été rejetée le 2 mai dernier. © Maxppp
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avec agences , modifié à
La justice doit rendre sa décision sur la remise en liberté d'un des suspects des meurtres de l'Essonne.

Michel Courtois va-t-il retrouver la liberté ? Depuis décembre 2011, cet homme, soupçonné d'avoir commis le premier des quatre meurtres dans l'Essonne avec la même arme entre novembre 2011 et mars 2012, est en détention. Il sera fixé sur son sort jeudi après l'examen de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris. En première instance, la demande de remise en liberté de Michel Courtois avait été rejetée le 2 mai dernier.

Jusqu'au mois d'avril, il était le principal accusé du meurtre de Nathalie Davids, le 27 novembre 2011 dans le parking de son immeuble de Juvisy-sur-Orge. Mais depuis, un autre suspect, Yoni Palmier, 33 ans, a été interpellé le 14 avril et mis en examen pour les trois derniers meurtres de l'Essonne ainsi que pour celui de Nathalie Davids.

Un témoignage joint à la procédure début mai

Lundi devant la cour d'appel, Me Bouzrou a fait valoir qu'à "aucun moment les experts n'avaient dit qu'il y avait des résidus de tirs" sur les lieux du crime. Il a écarté également la présence d'un mobile, son client n'ayant "pas de relation amoureuse" avec la victime, connue selon lui pour avoir plusieurs relations simultanées. L'avocat a par ailleurs rappelé un témoignage disculpant son client, qui aurait été vu à une quarantaine de kilomètres de Juvisy-sur-Orge à l'heure où le tireur présumé avait déjà été vu dans le parking.

Recueilli par les enquêteurs en décembre, ce témoignage a été joint à la procédure début mai.

Il s'était rendu à la police

Selon le parquet, Michel Courtois, 46 ans, avait entretenu ce que le parquet d'Evry décrivait comme une "relation affective, amoureuse" avec la victime, Nathalie Davids, 35 ans. Une relation qui durait depuis 2007, toutefois décrite comme "épisodique" par une source policière.

Le corps de cette laborantine avait été retrouvé le 27 novembre 2011 criblé de sept balles d'un pistolet semi-automatique de calibre 7,65 mm, dans le parking de sa résidence d'un quartier calme de Juvisy-sur-Orge. Le tueur s'était enfuit en moto.

Pour ce premier meurtre, Michel Courtois s'était alors rendu à la police et avait avoué lors de sa garde à vue. Mais mi-décembre, devant le juge d'instruction, il se rétracte. Selon son avocat, qui dénonce des "aveux extorqués", l'enregistrement vidéo des auditions montre des réponses "orientées et suggérées par les policiers", et non retranscrites dans le procès-verbal.

Trois autres victimes dans un rayon de 10 km

Le dossier se complique singulièrement dans les quatre mois qui suivent ce premier assassinat. Alors que Michel Courtois est en détention à Fleury-Mérogis, l'arme utilisée le 27 novembre, va tuer trois autres victimes, dans un rayon de moins de dix kilomètres.

Le 22 février à Juvisy-sur-Orge, dans le même parking, un voisin de Nathalie Davids, Jean-Yves Bonnerue, s'écroule, mortellement atteint d'une seule balle cette fois. Ces deux premières victimes ont au moins un lien : elles vivaient au même endroit. Pour les deux suivantes, abattues le 17 mars et le 5 avril à Ris-Orangis et Grigny, dans le hall de leur immeuble, le mystère est entier. Rien ne semble relier Marcel Brunetto, 81 ans, et Nadjia Boudjemia-Lahcene, citoyens également "sans histoires", à Nathalie Davids et Jean-Yves Bonnerue.