Créteil : deux frères juifs agressés à la sortie d'une synagogue

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avec AFP , modifié à
ANTISÉMITISME - François Hollande a affirmé "la volonté de la France pour que tous les juifs de France se sentent en parfaite sécurité et tranquillité".

L'info. Deux hommes portant la traditionnelle kippa juive ont été agressés samedi à proximité de la synagogue de Créteil (Val-de-Marne), une attaque survenue quelques heures après la fusillade du Musée juif de Bruxelles qui a entraîné un renforcement des mesures de sécurité. Samedi soir vers 20h30, deux frères qui se rendaient à la synagogue ont été agressés par deux hommes qui les ont roués de coups, selon des sources policières.

"On était en costume de ville normal". Le plus âgé, frappé au niveau de l’œil, a dû être hospitalisé à Créteil. Le cadet, Raphaël, a raconté l'incident, affirmant que leurs agresseurs étaient des Maghrébins. "On était en train de marcher dans la rue avec nos kippot (calottes juives), on était en costume de ville normal. Il y a deux Maghrébins qui sont arrivés et qui nous ont frappés. Ils ont commencé avec mon frère avec un poing américain. Ils lui ont balafré tout le visage et après, ils m'ont roué de coups moi et sont repartis avec leurs vélos", a dit le jeune homme.

"Les juifs de France devront faire attention". "Ils disaient juste entre eux, "frappe plus fort!". Il n'y a pas eu de dialogue entre nous. On a réalisé que c'était un acte antisémite. C'est tout simplement parce qu'on est juifs et qu'on a des kippot. "Les juifs de France devront faire attention, a poursuivi le jeune homme. "Sous prétexte que l'on a une kippa, il y a des gens qui arrivent et viennent nous frapper par derrière, et armés. Ils n'ont pas le courage de venir par devant, c'est honteux, de la vraie lâcheté".

Enquête confiée à la sûreté territoriale. Les victimes, âgées de 19 et 21 ans, qui se rendaient à l'office du soir, font partie d'une famille très respectée de la communauté juive cristolienne, selon le responsable religieux de la synagogue Chaaré Tsion, Salomon Ben Admon. Leurs agresseurs sont activement recherchés. L'enquête a été confiée à la sûreté territoriale, a annoncé le parquet de Créteil.

"Il n'y a plus de liberté". Selon le président de la communauté juive de la ville, l'une des plus importantes de la région parisienne, M. Albert Elharrar, "un des frères a eu une petite tape sur le dos, il a eu le temps de retourner le visage, et il a reçu un coup (..) sur l'oeil. Donc l'oeil est vraiment touché", a raconté M. Elharrar à l'AFP. Lorsque l'autre frère a réagi pour se défendre, les agresseurs ont fui. " Doit-on mobiliser des camions de CRS pour venir prier dans un lieu de culte ?, a encore demandé M. Elharrar. "Ce n'est pas normal, il n'y a plus de liberté." 

François Hollande, s'exprimant à Tulle, a affirmé "la volonté de la France pour que tous les juifs de France se sentent en parfaite sécurité et tranquillité". Fustigeant cet antisémitisme, André Vingt-Trois, invité du Grand Rendez-vous, a condamné "la banalisation du passage à l'acte" en estimant que des seuil étaient "franchis" :

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