Créteil : Chatel lance une enquête

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Mounia Van de Casteele , modifié à
Le ministre veut s'assurer que le cas de pédophilie a bien été suivi par l'Education nationale.

Le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, a lancé lundi matin une enquête administrative, après la polémique soulevée par les parents des victimes présumées des agressions sexuelles perpétrées par un enseignant de l'école maternelle Chateaubriand de Créteil, dans le Val-de-Marne.

"Un acte grave pour tous les parents de France"

"Mon devoir vis à vis de ces parents et tout le personnel administratif justifie une enquête administrative pour savoir si la réponse de l'Education nationale a bien été appropriée au drame", a expliqué Luc Chatel lundi sur Europe 1. "On va examiner la procédure depuis que nous avons appris le drame : Que s'est-il passé concrètement dans l'école? Quelle a été la réponse apportée par nos autorités locales vis-à-vis des enfants, des familles, des enseignants ?", a-t-il ajouté, précisant que "l'inspection générale sera sollicitée".

Le ministre a au passage déploré un acte grave pour "tous les parents de France". "J'ai eu l'occasion, à plusieurs reprises, de faire part de mon effroi, devant un drame épouvantable, qui ne touche pas uniquement les parents de cette école mais tous les parents de France compte-tenu de la gravité des faits", a-t-il ajouté sur Europe 1.

Un manque d'accompagnement "personnalisé"

Le recteur de l'académie de Créteil, William Marois, s'est quant à lui défendu. Pour lui, la prise en charge des familles a été bonne. "Nous avons pris immédiatement la décision de remplacer l'enseignant - il a été remplacé dans la journée - et de le suspendre", s'est-il justifié au micro d'Europe 1. "L'équipe de circonscription a été présente dans l'école pour rencontrer les enfants et les familles qui le souhaitaient, avec notamment la mise à disposition de la psychologue scolaire, à partir du 23 mars", a-t-il poursuivi. Mais il a tout de même reconnu un manque d'accompagnement "individuel et personnalisé". "Il leur sera accordé pour la durée nécessaire", a-t-il promis, ajoutant que lui-même père de six enfants, comprenait d'autant mieux la détresse des familles. "Nous essayerons au maximum de répondre à leurs attentes et à leurs besoins", a-t-il conclu.

Une cellule de crise a été mise en place lundi matin dans l'école maternelle de Créteil, deux semaines après l'interpellation de l'enseignant, aujourd'hui suspendu de ses fonctions et sous contrôle judiciaire. Il a été mis en examen pour avoir agressé sexuellement au moins deux écolières de quatre ans, a-t-on appris auprès de parents d'élèves.

Les parents reçus au rectorat

Les parents, qui ne se sont pas sentis épaulés depuis le drame, doivent être reçus au rectorat lundi après-midi. Ils avaient menacé de porter plainte contre l'Institution, dénonçant notamment "l'inertie" et "le silence coupable" des autorités académiques qui ont, selon eux, tardé à réagir et à entendre leurs inquiétudes.

"Cette écoute s'ils estiment ne pas l'avoir eue, je le regrette, et ils l'auront aujourd'hui", a rétorqué William Marois. "Mieux vaut tard que jamais", a-t-il lâché, visiblement énervé. 

Le recteur a par ailleurs affirmé que le dossier de l'enseignant mis en cause, qui travaillait dans l'école depuis quatre ans, ne "faisait apparaître aucune difficulté".